Le pape, lors de la prière de l'angélus | © Flickr/catholicism/CC BY-NC-SA 2.0
Vatican

Toussaint: «La paix ne s'obtient pas en conquérant ou en vainquant»

« La paix ne s’obtient pas en conquérant ou en vainquant quelqu’un », a déclaré le pape François lors de l’Angélus le 1er novembre 2022, jour de la fête de la Toussaint. Depuis la fenêtre du Palais apostolique, le pontife a appelé à « démilitariser les champs du cœur » en cultivant le pardon. 

À l’occasion de la fête de tous les saints, le pape, devant une importante foule rassemblée sur la place Saint-Pierre, a vivement critiqué une « vision stéréotypée » de la « sainteté d’image d’Épinal » qui veut que les saints soient des êtres « parfaits, toujours droits, précis, « amidonnés » ». Au contraire, a-t-il souligné, les saints connaissent « une vie à contre-courant et révolutionnaire »

Pour cela, les Béatitudes sont leur « carte d’identité », a insisté le pape François, démontrant son propos en commentant celle – « très actuelle » – qui affirme : « Heureux les artisans de paix ». La paix que demande le Christ, a expliqué le pape, n’est pas celle qui est vécue, celle de l’homme qui est « en paix », mais celle de celui qui avec « engagement, collaboration, patience », va donner naissance à la paix. 

La paix ne vient pas « par la force et le pouvoir » en « conquérant ou en vainquant quelqu’un, elle n’est jamais violente, elle n’est jamais armée », a insisté le pontife, qui défend depuis plusieurs mois cette ligne pour mettre fin au conflit qui déchire l’Ukraine et d’autres guerres dans le reste du monde. « Ceux qui l’emportent restent les mains vides », a-t-il prévenu.

Au contraire, a-t-il affirmé, les vies de saints « nous disent que la semence de la paix, pour croître et porter du fruit, doit d’abord mourir ». Ainsi, la paix « pousse dans le silence, jour après jour, à travers les œuvres de miséricorde ». « Ceux qui aiment tout le monde et ne blessent personne gagnent », a-t-il insisté, et deviennent « fils de Dieu » comme l’affirment les Béatitudes. 

Devenir artisans de paix signifie donc d’abord « démilitariser les champs du cœur », a souligné le pape François. Il faut pour cela enlever en nous les « pensées agressives », les « mots tranchants », les « bavardages qui empoisonnent » ou encore les « barbelés de la plainte et les murs de béton de l’indifférence » avec lesquels l’homme pense se défendre. 

Au contraire, chercher la paix consiste à pardonner à ceux qui nous ont offensés, à prendre soin de ceux qui sont en marge, à réparer les injustices « en aidant ceux qui ont moins », a martelé le pontife. Pour cela, il a invité à s’ouvrir à celui qui est « nôtre paix », Jésus, et à recevoir de lui le pardon et la paix dans la confession. Dans la grâce qu’il nous donne alors commence le chemin de sainteté, a-t-il conclu.

Après avoir récité la prière mariale de l’Angélus, le pape François a lancé un appel pour l’Ukraine « martyrisée », exhortant à ne pas oublier son sort actuel. Il a demandé à tous de prier pour que ce pays connaisse à nouveau la paix. (cath.ch/imedia/cd/mp)

Le pape, lors de la prière de l'angélus | © Flickr/catholicism/CC BY-NC-SA 2.0
1 novembre 2022 | 13:31
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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