Le secret de confession est dans le collimateur de la justice dans plusieurs pays | © Frédéric BISSON/Flickr/CC BY 2.0
International

L’Eglise anglicane envisage de lever le secret de la confession

La Conférence épiscopale anglicane envisage de lever le secret de la confession lorsqu’il est question d’abus sur mineurs. C’est la proposition que ferait à l’Eglise d’Angleterre la Commission d’enquête indépendante sur les abus sexuels sur les enfants.

La conférence épiscopale de l’Eglise d’Angleterre, l’Eglise mère de la Communion anglicane, envisagerait d’introduire une levée obligatoire du secret lorsque des abus sexuels sur des enfants sont confiés à un prêtre pendant la confession. Cette mesure pourrait être recommandée par un rapport de la Commission d’enquête indépendante sur les abus sexuels sur enfants (IICSA) mandatée par le gouvernement britannique, à paraître cette semaine.

Modification du droit

Les partisans espèrent que le rapport de l’ICCSA demandera la levée de l’obligation légale du «sceau de la confession» et qu’elle contraindra les confesseurs à rompre le secret sous peine de sanctions. La différence actuelle entre une conversation privée, dont le contenu, s’il s’agit d’abus sur des enfants, peut et doit, du point de vue anglican, être signalé à la police, et la confession, pour laquelle ce n’est pas le cas, serait ainsi supprimée.

En cas d’accession à la demande de la Commission d’enquête, l’Eglise d’Angleterre devrait modifier son propre droit pour autoriser les prêtres à briser le secret de la confession.

Risque d’impunité

De son côté, la Conférence épiscopale a créé sa propre commission chargée d’examiner si le secret de la confession doit être maintenu ou supprimé de manière générale. Le Père Rupert Bursell, spécialiste du droit canonique, lui-même victime d’abus, fait partie de ceux qui demandent la levée du secret. Selon lui, ce secret «ne devrait pas durer». Il note le risque que les pédophiles puissent continuer à agir en toute impunité si un prêtre n’est pas obligé, en cas d’abus, de signaler les aveux qu’il a pu recueillir en confession.

Vers une position claire?

Les évêques avaient déjà discuté de ce sujet en 2019, mais n’étaient pas parvenus à un consensus. Dans une déclaration, ils avaient demandé que le prêtre ne soit pas contraint de signaler le crime recueilli en confession, mais qu’il invite le pénitent à le faire lui-même. Au cours de l’année 2023, le nouveau groupe de travail des évêques anglais doit consulter des théologiens, des évêques, des experts en sécurité ainsi que des victimes d’abus, puis formuler une recommandation. (cath.ch/tagespost/bl)

L’ICCSA
La création d’une enquête indépendante sur les abus sexuels sur enfants (IICSA) en Angleterre et au Pays de Galles a été annoncée par la ministre britannique de l’Intérieur, Theresa May, le 7 juillet 2014. Elle examine actuellement comment les institutions du pays se sont acquittées de leur devoir de protection des enfants contre les abus sexuels.

Le secret de confession est dans le collimateur de la justice dans plusieurs pays | © Frédéric BISSON/Flickr/CC BY 2.0
19 octobre 2022 | 15:00
par Bernard Litzler
Temps de lecture : env. 2  min.
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