Le pape invite les chrétiens à «être rusés» selon l'Évangile
Devant la «corruption» ou les «politiques injustes» qui persistent dans ce monde, les chrétiens ne doivent ni y prendre part, ni se décourager, ni rester indifférents, a insisté le pape François lors de l’Angélus, le 18 septembre 2022. Au contraire, les disciples du Christ doivent utiliser avec habileté les biens et l’argent de ce monde, non pour eux-mêmes, mais pour générer «l’amour fraternel» et «l’amitié sociale».
Trois jours après son retour du Kazakhstan, le pape François est apparu à la fenêtre du Palais apostolique à l’occasion de l’Angélus, lors duquel il a commenté la parabole de l’intendant malhonnête, cet homme corrupteur qui finit par rétablir sa situation avec ruse et qui reçoit finalement l’éloge de son maître. Il s’agit là d’une parabole «un peu difficile à comprendre», a reconnu le pontife argentin.
Pour le pape, Jésus souhaite par ce récit provoquer ses disciples en leur enseignant que «ceux qui se déplacent dans l’obscurité, selon certains critères mondains, savent comment se sortir des difficultés et être plus malins que les autres». Et de constater que les chrétiens, eux, sont «parfois endormis» ou bien «naïfs» et ne savent pas prendre l’initiative pour trouver les moyens de s’extraire de difficultés.
L’argent pour «générer des amitiés»
«Parfois, nous nous laissons gagner par le découragement, ou nous tombons dans la complainte et la victimisation», a-t-il alors déploré. Au contraire, il s’agit d’être «rusés selon l’Evangile», d’être «alertes et attentifs» pour discerner la réalité, d’être «créatifs pour chercher de bonnes solutions».
Le pape François a alors précisé la façon dont un chrétien pouvait se servir de la richesse du monde. «Pour hériter de la vie éternelle, il n’est pas nécessaire d’accumuler les biens», a-t-il confié. Il ne s’agit donc pas d’utiliser ces biens «pour vous-mêmes et votre égoïsme», mais pour «générer des amitiés, pour créer de bonnes relations, pour agir dans la charité, pour promouvoir la fraternité et prendre soin des plus faibles». (cath.ch/imedia/hl/rz)