L’archidiocèse de Medellín forcé de publier les cas d’abus
L’archidiocèse de Medellín, en Colombie, a reconnu que 26 de ses prêtres auraient commis des abus sexuels sur des enfants, selon la presse colombienne du 27 août 2022. Cette révélation intervient dans la réponse donnée au journaliste Juan Pablo Barrientos après l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 2 juin dernier obligeant l’Eglise à publier la liste.
14 de ces prêtres ont été dénoncés par la curie de l’archidiocèse de Medellín, capitale du département d’Antioquia, le jour même où les réponses ont été rendues publiques. Les 26 prêtres en cause avaient été dénoncés à la justice entre 1995 et 2019. Cette dernière avait accepté la demande du journaliste Juan Pablo Barrientos, qui accuse depuis des années l’archidiocèse de «couvrir» ces faits d’abus sexuels sur mineurs.
Le 25 août, Mgr Ricardo Tobón Restrepo, archevêque de Medellín, a rendu public le rapport réclamé par le journaliste Juan Pablo Barrientos sur les cas d’abus sur mineurs relevant de la compétence de cette curie, après qu’un arrêt de la Cour constitutionnelle du 2 juin l’ait ordonné.
«Absence de dissimulation»
Selon l’archevêché, il s’agit là d’un «signe de transparence, d’engagement envers la vérité et d’absence de dissimulation». Dans le document de cinq pages, l’archevêché a précisé qu’il avait décidé de répondre aux questions que le journaliste avait initialement posées en février 2021 – qui portait sur les cas d’abus sexuels prétendument commis par des prêtres au cours des 30 dernières années.
L’archidiocèse a déclaré au journal El Colombiano que cette décision a été prise en tenant compte du fait que sur les plus de 900 prêtres qui ont été consultés, seules 36 plaintes ont été reçues.
Six actifs en tant que prêtres de paroisse ou vicaires
L’archidiocèse, en présentant 25 dossiers de prêtres accusés d’avoir commis de tels actes entre 1995 et 2018, relève que parmi eux, huit sont suspendus par mesure de précaution, deux font l’objet d’une enquête, deux ont un «ministère limité», six ont été défroqués comme peine maximale après avoir été reconnus coupables, et six sont actuellement actifs en tant que prêtres de paroisse ou vicaires. Toutefois, le document n’indique pas depuis combien de temps les sanctions à leur encontre sont en vigueur.
Dans une autre partie de la réponse, l’archidiocèse fait référence à 11 religieux, accusés d’actes qui se seraient produits entre 1984 et 2015, mais dont, selon la curie, les plaintes ont été rejetées «parce que les témoins se contredisent ou que les preuves sont incohérentes». Parmi eux, huit sont toujours actifs au sein de l’Eglise et l’un d’entre eux se trouve même en Equateur dans un autre diocèse. (cath.ch/aciprensa/arquidiócesis/Medellin/be)