Migration: les évêques d’Afrique centrale appellent à la solidarité
L’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC) a appelé les Eglises du Nord à relayer les efforts de celles du Sud dans la prise en charge de la migration. Les prélats ont exhorté à dénoncer «les multiples dérives» liées aux migrations clandestines.
Les pays de l’ACERAC, à l’exception du Tchad (pour des raisons d’instabilité politique), sont des Etats de destination des migrants venant notamment d’Afrique de l’ouest, à cause de la richesse de leur sous-sol et des ressources naturelles, tels que le pétrole, le bois, le fer, l’or, ou encore le diamant. Ces Etats d’Afrique centrale sont dans le même temps «l’un des principaux foyers des candidats à l’aventure migratoire».
L’ACERAC regroupe les Conférences épiscopales du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République Centrafricaine, du Tchad, et de la Guinée-Equatoriale. Elle est basée à Brazzaville, au Congo. Elle a tenu sa 12e assemblée plénière ordinaire à Mongomo, en Guinée Equatoriale, du 17 au 24 juillet 2022, sur le thème«Les jeunes et les mouvements migratoires: le cas de l’Afrique Centrale».
Lutter contre la banalisation
Dans leur déclaration finale, les évêques ont relevé le «véritable enfer» que peut représenter le parcours migratoire pour les jeunes qui s’y engagent. Un phénomène qui «paradoxalement» semble se banaliser, au point de ne plus susciter suffisamment de compassion pour mobiliser de la solidarité de la part de la communauté internationale.
Les prélats de l’ACERAC ont ainsi proposé une collaboration «plus profonde» entre les Eglises d’Afrique du Nord, qui accueillent les migrants, et celles des diocèses de l’ACERAC, d’où partent les jeunes, ainsi que les pays musulmans, afin de sensibiliser les différents responsables sur la liberté religieuse.
Pour un ordre international plus juste
Ils ont invité les Eglises d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à dénoncer «les multiples dérives» contre les migrants clandestins dans leurs pays, et à interpeller leurs autorités sur l’accueil et le respect de la dignité des jeunes migrants qui s’y trouvent en situation de transit.
Ils se sont également prononcés en faveur d’échanges avec les dicastères romains du service du développement humain intégral, de l’éducation catholique, de l’évangélisation des peuples, ainsi qu’avec les structures de l’Union européenne, en vue d’une coopération et d’une prise en charge commune des problèmes du phénomène migratoire des jeunes en Afrique. Quant à la communauté internationale, elle a été exhortée à s’engager dans la recherche d’un ordre international «plus juste et plus équitable», ainsi que dans la lutte pour la reconnaissance et le respect des droits des migrants et des réfugiés (…). (cath.ch/ibc/com/rz)