Pour Adolf Ogi, seul le pape peut arrêter la guerre
L’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi a estimé, dans une interview au média Blick, que seule une médiation du pape François pouvait mettre fin à la guerre en Ukraine.
Adolf Ogi, qui fêtera ses 80 ans le 18 juillet 2022, sera l’invité des rencontres «Swiss Made Culture» à Crans Montana (VS), le 23 juillet. A cette occasion, l’ancien conseiller fédéral bernois a accordé au journal Blick un entretien (publié le 17 juillet) sur les défis actuels pour la Suisse dans le contexte international.
A la question «que faire pour arrêter la guerre en Ukraine?», le politicien UDC a jugé qu’il fallait «poser un geste symbolique fort, tendre une main que les deux présidents Poutine et Zelensky ne pourront pas refuser». Adolf Ogi ne voit aujourd’hui «qu’une seule personnalité capable d’obtenir un tel résultat: le pape François».
Une personnalité respectée par les deux parties
L’ancien conseiller fédéral se rend bien compte que la santé fragile du pontife est un problème. Malgré cela, il pense que ce dernier «doit se rendre dans le Donbass et y demander solennellement un cessez-le-feu en invitant les deux chefs d’Etat à se rencontrer en sa présence.»
Adolf Ogi, qui a été l’un des Sept Sages de 1988 à 2000, admet parler «comme un protestant croyant». Cela ne l’empêche pas de considérer que «le pape est la seule personnalité qui peut espérer être respectée par les deux parties. Il est le seul qui peut faire entendre raison au président russe. Je pense que Vladimir Poutine, qui a beaucoup misé sur le renouveau de la religion orthodoxe en Russie, pourrait difficilement refuser une telle invitation et s’opposer à un tel voyage». «Le pape doit tenter l’impossible: rouvrir la porte d’une paix possible», conclut-il.
Adolf Ogi salue également les sanctions imposées par la Confédération à la Russie. «La Suisse se devait d’être solidaire avec ses voisins et avec les pays démocratiques. Je ne crois pas que la neutralité suisse soit altérée».
Le pape François a exprimé à plusieurs reprises son souhait de se rendre à Moscou et à Kiev. Si l’Ukraine a répondu positivement à son appel, la Russie a démenti que des discussions soient en cours à ce sujet. Le pontife a confirmé son projet de rencontrer le patriarche Cyrille de Moscou, chef de l’Eglise orthodoxe russe, en septembre 2022 au Kazakhstan, ce à quoi s’oppose l’Ukraine. (cath.ch/blick/rz)