La Suisse doit agir d’urgence contre la famine
Pour éviter la famine qui menace de nombreuses populations du Sud, la Confédération doit agir de façon urgente, estime Caritas Suisse. Dans une nouvelle prise de position, l’œuvre d’entraide catholique pose des revendications concrètes au Conseil fédéral et au Parlement.
L’augmentation des prix des céréales, des carburants fossiles et des engrais causée par la guerre a considérablement aggravé la situation alimentaire des pays pauvres. Un nouveau sondage réalisé par Caritas Suisse dans vingt des pays où elle s’engage le démontre. Nombre de ces pays avaient déjà souffert économiquement de la pandémie de Covid-19, alors qu’ils sont déjà fortement endettés et qu’ils luttent contre les conséquences de la crise climatique, note l’organisation catholique dans un communiqué du 30 juin 2022.
Augmenter rapidement la contribution au Programme alimentaire mondial
Caritas demande à la Confédération et au Parlement de prendre des mesures à court et à long terme afin d’accroître la souveraineté alimentaire des pays du Sud et de réduire leur dépendance. Pour l’œuvre d’entraide, la contribution au Programme alimentaire mondial devrait être au moins aussi élevée en 2022 qu’en 2021, soit d’environ 100 millions de francs. «Ce montant devrait être libéré le plus rapidement possible pour éviter une escalade à court terme de la crise alimentaire». Caritas appelle également la diplomatie suisse à renforcer son engagement pour libérer le plus rapidement possible les réserves de céréales bloquées par la Russie en Ukraine.
Alléger la dette des pays pauvres
À long terme, la Suisse doit également mettre à disposition davantage de moyens financiers pour faire avancer l’action humanitaire et la lutte mondiale contre la crise climatique. L’œuvre d’entraide demande donc concrètement que la Suisse augmente ses dépenses annuelles pour la coopération publique au développement à 1% du revenu national brut.
Pour Caritas, l’annulation de la dette des pays pauvres devrait être un autre objectif de la Suisse. Une possibilité serait que le pays transmette ses «droits de tirage spéciaux» au Fonds monétaire international (FMI). Il s’agirait d’échanger les réserves monétaires que les pays reçoivent du FMI contre des devises étrangères. Les États financièrement faibles obtiendraient ainsi des liquidités indispensables qui leur permettraient d’accroître leur marge de manœuvre financière. Selon Caritas, la Suisse pourrait tout à fait se permettre ce geste sur le plan financier. (cath.ch/com/rz)