Evangile de dimanche: Allez, je vous envoie…

72! Envoyés à l’aventure! Sans bourse ni sac ni sandales. Un petit air de vacances… Là où vous entrerez, mangez ce qui vous est présenté. Belle perspective de relations et de joyeuse convivialité. Une mission? Apportez la paix!

Qui ne serait tenté par cette confiante invitation?

Mais il est aussi parlé de moisson et d’ouvriers, d’agneaux au milieu des loups. A affronter, mais 2 par 2. Gage de solidarité et de soutien mutuel.

Oui, Jésus envoie. Jésus embauche pour un travail. Il ne garde pas longtemps auprès de lui ceux qui veulent le suivre. S’il appelle certains d’entre les hommes, c’est pour les envoyer très vite auprès des autres hommes, car la moisson est abondante.

 La première mission est celle de la prière, comme pierre de soutènement sur laquelle tout pourra s’appuyer, s’édifier. Car le contraste est vigoureux entre une moisson abondante et des ouvriers trop peu nombreux. Comment ne pas se sentir dépassés? Comment ne pas se décourager? Nous sommes tous concernés, tous invités à nous associer à la prière de Jésus. Rien ni personne ne peut nous empêcher d’implorer par une prière personnelle, discrète, secrète, la prière du cœur… pour demander des ouvriers.

Si l’initiative de l’envoi revient au Père, maître de la moisson, c’est Jésus qui en transmet l’ordre en précisant les modalités. Et toutes les recommandations vont dans le sens de la confiance en celui qui envoie sans sécurité ni provisions. L’urgence de la mission demande même de ne pas s’attarder en salutations qui en Orient prennent beaucoup plus de temps que chez nous!

«De tout temps le Fils de l’homme a été signe de contradiction et cause de division.»

Annoncer le Règne de Dieu, c’est proclamer que Dieu est le Maître, celui pour qui on sacrifie tout ce qui n’est pas lui. Pour lui, les 72 ont tout quitté: maison, famille, biens et ils avancent dépouillés de tout, sans argent ni bagages. Dieu est leur seule richesse, leur unique trésor. Et ce témoignage de vie est le meilleur des enseignements, le plus parlant, le plus crédible. Ainsi le royaume de Dieu s’est approché des maisons, c’est-à-dire de la vie privée des gens, et des villes, donc de la vie publique des cités. Préfiguration de la mission universelle…

S’ils ne sont pas accueillis, que les envoyés aillent sur les places et secouent la poussière collée à leurs pieds. Et cela sera miséricorde, car les habitants resteront en présence de la Parole, alors que les missionnaires s’effaceront.

De tout temps le Fils de l’homme a été signe de contradiction et cause de division. L’envoyé est comme un agneau au milieu des loups, Chaque année, des missionnaires sont assassinés partout dans le monde, pour le seul fait qu’ils annoncent l’évangile.

Au terme de l’œuvre d’évangélisation à laquelle les disciples se sont adonnés, ils reviennent près de Jésus, tout joyeux car ils ont opéré des guérisons et les démons leur étaient soumis. Jésus, lui, contemple le mystère: le triomphe du règne de Dieu et la débâcle de Satan. Il interprète ainsi, à l’intention de ses disciples les miracles qu’ils ont opérés. De la sorte, ils peuvent voir ce que Jésus lui-même perçoit: la venue du salut, la victoire sur le mal.

Voir, comme Jésus voit. La vraie joie de l’envoyé n’est-elle pas d’entrer dans l’intimité de Jésus avec son Père, dans la communion de Dieu? N’est-ce pas le rêve de Dieu envers chacune et chacun de nous?

Sœur Véronique | Vendredi 1^er juillet 2022

Lc 10, 1-12.17-20

En ce temps-là,
parmi les disciples,
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
    Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
›Paix à cette maison.’
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
›Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
    Mais dans toute ville où vous entrerez
et où vous ne serez pas accueillis,
allez sur les places et dites :
    ›Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds,
nous l’enlevons pour vous la laisser.
Toutefois, sachez-le :
le règne de Dieu s’est approché.’
    Je vous le déclare :
au dernier jour,
Sodome sera mieux traitée que cette ville. »

    Les 72 disciples revinrent tout joyeux,
en disant :
« Seigneur, même les démons
nous sont soumis en ton nom. »
    Jésus leur dit :
« Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.
    Voici que je vous ai donné le pouvoir
d’écraser serpents et scorpions,
et sur toute la puissance de l’Ennemi :
absolument rien ne pourra vous nuire.
    Toutefois, ne vous réjouissez pas
parce que les esprits vous sont soumis ;
mais réjouissez-vous
parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.