Trois des perturbateurs, probablement membres de la 'Junge Tat' prennent la fuite | Facebook
Suisse

«La 'Junge Tat' représente un danger pour les LGBTQ»

Les jeunes qui ont tenté de perturber, le 19 juin 2022, le service religieux de la Gay-Pride de Zurich, sont certainement des membres du groupe néonazi «Junge Tat», estime l‘expert en extrémisme Fabian Eberhard.  

Raphael Rauch kath.ch / traduction adaptation Maurice Page

Des hommes cagoulés vêtus de blancs ont tenté de porter dans l’église St-Pierre et Paul, où se déroulait une célébration, une croix portant l’inscription «No Pride Month» (pas de mois des fiertés). Retenus à la porte de l’église, leur manifestation a tourné court et ils se sont enfuis.

Fabian Eberhard, journaliste au Sonntagsblick et spécialiste des mouvement extrémistes y voit la marque du groupe «Junge Tat». Interrogé par kath.ch, il note qu’en Suisse, «il n’y a que peu de groupes qui entrent en ligne de compte pour un tel acte. Le type d’action perturbatrice est typique de la «Junge Tat» : agir en petit groupe, rapidement, de manière ciblée – et avec un grand impact sur le public.»

Le groupe filme toutes ses actions et publie ensuite sur Internet des vidéos de propagande produites de manière pro. Sur les médias sociaux, le «Junge Tat» s’est ainsi constitué une communauté de milliers de sympathisants. »Ils sont jeunes, branchés – mais leur contenu est tout aussi radical que celui des néonazis classiques d’autrefois».

Selon Eberhard, il s’agit sans doute du groupe d’extrême droite le plus actif de Suisse à l’heure actuelle. Le groupe se compose d’un noyau dur d’une douzaine d’activistes. Autour d’eux gravitent encore quelques dizaines de sympathisants. Le groupe est particulièrement actif à Winterthour et dans les environs, ainsi que dans l’Oberland zurichois et en Suisse centrale.

«Junge Tat» est homophobe  dans la mesure où il s’agit d’un groupe d’extrême droite masculiniste. Il discrimine les minorités et propage les rôles et les relations traditionnelles entre les sexes. Pour Eberhard, il peut présenter un danger pour les LGBTQ. «Les autorités de sécurité ont saisi à plusieurs reprises des armes chez des membres du «Junge Tat». Le groupe est prêt à recourir à la violence et s’arme pour le combat de rue en pratiquant des arts martiaux. Les meneurs entretiennent des contacts étroits avec des militants néonazis dans toute l’Europe. Même le service de renseignement de la Confédération a désormais le groupe dans son radar», conclut Fabian Eberhard. (cath.ch/kath.ch/rr/mp)

Trois des perturbateurs, probablement membres de la 'Junge Tat' prennent la fuite | Facebook
21 juin 2022 | 16:32
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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