Ursula von der Leyen rencontrera le pape François
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera reçue par le pape François vendredi 10 juin 2022, indique le Bureau de presse du Saint-Siège le 8 juin. La guerre en Ukraine devrait être au centre des discussions.
C’est la deuxième fois que le pape François accorde une audience à la présidente de la Commission européenne. Le 21 mai 2021, l’Allemande avait été reçue au Vatican où les deux personnalités avaient souligné les bonnes relations entre le Saint-Siège et l’Union européenne qui célébraient alors cinquante ans de relations diplomatiques. Ils avaient en outre échangé sur la pandémie, les migrations ou encore le changement climatique.
Cette fois-ci, l’entretien – prévu à 10h30 – devrait essentiellement porter sur la guerre en Ukraine et ses conséquences sur l’Europe et le monde. Plus de cent jours après le début de l’invasion russe, le conflit meurtrier a déjà jeté sur les routes des millions de personnes et la crise alimentaire liée au blocus des céréales menace l’humanité.
Des postures différentes sur la guerre en Ukraine
Depuis le début de la crise, la présidente de la Commission européenne a multiplié les prises de parole pour dénoncer vertement la responsabilité de la Russie et de son président dans la guerre en Ukraine. Elle a en outre œuvré à la mise en place de sanctions censées « dévaster » l’économie russe et a appelé les pays de l’Union européenne à fournir des armes à l’Ukraine.
Début avril, Ursula von der Leyen s’est rendue à Kiev pour signifier son soutien au peuple ukrainien et remettre au président Volodymyr Zelensky un questionnaire servant de base à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE.
À cette occasion, l’Allemande s’est par ailleurs rendue dans la ville de Boutcha où des crimes venaient d’être perpétrés. Lors d’une audience générale, le pape François avait lui aussi condamné une « cruauté toujours plus horrible » puis déployé et embrassé un drapeau ukrainien venu de Boutcha.
Mais le pontife de 85 ans a plutôt cherché à ménager la Russie en faisant le choix, surtout dans les premières semaines du conflit, de ne pas pointer du doigt la seule responsabilité de Moscou. Lui qui se refusait de citer nommément le président russe a finalement dérogé à ses principes au début du mois de mai. « Poutine ne s’arrête pas, je veux le rencontrer à Moscou », confiait-il alors aux journalistes du quotidien italien Il Corriere della Sera.
À la question de savoir s’il était justifié de fournir des armes à la résistance ukrainienne, il avait concédé : « Je ne sais pas comment répondre, je suis trop loin ».
Plus récemment, le pape François a confié début juin sa « grande préoccupation » au sujet du blocus de céréales en Ukraine. Sans désigner de responsables, il a lancé un appel à ne pas utiliser le blé « comme une arme de guerre ». (cath.ch/imedia/hl/bh)