Gérald Darmanin: la France et l’Église «intrinsèquement liées»

«La France et l’Église catholique, sans être totalement confondues depuis les lois de séparation, sont intrinsèquement liées», a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin le 15 mai 2022, quelques heures après les dix canonisations – dont trois françaises – célébrées par le pape François.

S’exprimant à l’occasion d’une réception organisée dans la villa Bonaparte, siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège, il a affirmé que le gouvernement de la République était «extrêmement attaché» à sa relation au Saint-Siège et à l’Église catholique. Il a d’ailleurs déjeuné avec Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États de la secrétairerie d’État.

La «vie rebelle, révolutionnaire» de Charles de Foucauld

Revenant sur la «magnifique messe» de canonisation à laquelle il a assisté place Saint-Pierre, il a salué «l’attachement» des Français pour leurs saints, notant en particulier les clameurs suscitées dans la foule à l’évocation de Charles de Foucauld. Il a rendu hommage à la «vie rebelle, révolutionnaire» de l’ermite du Sahara, mais aussi aux deux «compatriotes» canonisés, Marie Rivier et César de Bus.

Il s’est dit touché par les autres saints canonisés et a confié avoir été marqué par la ferveur de la délégation indienne, venue à l’occasion de la canonisation de Lazare Devahasyam Pillai. Il a par ailleurs évoqué le martyr néerlandais Titus Brandsma, dont il a salué le courage et la capacité à avoir incarné «la belle parole de l’Église» comme «tant d’hommes de foi qui ont souffert pendant le régime nazi».

Gérald Darmanin a expliqué être venu «suppléer» le Premier ministre Jean Castex – annoncé dans un premier temps, mais forcé de demeurer en France en raison du déplacement impromptu du président Emmanuel Macron aux Émirats arabes unis. Il a tenu à souligner, avec humour, qu’il ne fallait pas y voir de «signe annonciateur» alors qu’un nouveau gouvernement doit prochainement être formé.

Première allocution de la nouvelle ambassadrice

Le ministre en charge des Cultes a aussi affirmé que le président avait «accéléré» la nomination de la nouvelle ambassadrice, Florence Mangin, pour qu’elle succède rapidement à Elisabeth Beton-Delègue, partie à la retraite en décembre dernier. Souhaitant le meilleur à la diplomate dans la mission qui commence pour elle à Rome, il a rappelé avec une pointe d’humour que la réussite d’une ambassade près le Saint-Siège se mesurait à la venue du pape en France.

L’ambassadrice, arrivée trois jours auparavant, s’est elle aussi brièvement exprimée, déclarant vouloir bâtir son action sur l’écoute, le développement des synergies et la disponibilité. Il s’agissait de sa première allocution publique. (cath.ch/imedia/cd/rz)