Le pape François se rendra au Canada du 24 au 30 juillet

Le pape François se rendra en pèlerinage au Canada du 24 au 30 juillet 2022, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège le 13 mai. Il visitera les villes d’Edmonton, Québec, et Iqaluit. Ce déplacement de sept jours devrait notamment permettre au pontife de revenir sur l’histoire complexe et douloureuse des relations de l’Église catholique avec les peuples autochtones de ce pays.

Du 28 mars au 1er avril dernier, le pape François avait longuement reçu au Vatican trois délégations de peuples autochtones du Canada – les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Il leur avait alors demandé pardon pour l’action de l’Église catholique vis-à-vis des autochtones, notamment dans sa gestion de pensionnats pour enfants autochtones au XIXe et XXe siècle. À l’issue de cette séquence intense, le pontife avait déclaré vouloir se rendre à la rencontre de ces peuples au Canada à l’occasion de la fête de la Sainte Anne, le 26 juillet, une célébration particulièrement importante pour les catholiques du pays.

Pape le pape le plus au nord

Le pontife honorera donc ce souhait et visitera le vaste pays pendant une semaine entière. Dans un premier temps, il est attendu à Edmonton, capitale de la province de l’Alberta, une région de prairies située à l’ouest où les populations autochtones sont encore aujourd’hui nombreuses (6,5% de la population). Il ira ensuite à Québec, capitale de la province du même nom, seule région majoritairement francophone du Canada – principalement anglophone. 

Le pontife devrait ensuite rejoindre Iqaluit, la capitale du vaste territoire du Nuvanut, terre des Inuits. Située sur la Terre de Baffin, cette petite ville compte moins de 7’500 habitants. Il ne s’agira que de la seconde destination la plus septentrionale visitée par un pape, Jean Paul II s’étant rendu à Fairbanks, en Alaska, en 1984, qui se trouve légèrement plus proche du pôle.

Dans les pas de Jean Paul II

Au Canada, le pape François marchera dans les pas du pontife polonais, qui s’y était rendu pendant 11 jours, du 9 au 20 septembre 1984. Ce long périple avait été pour lui l’occasion de visiter de nombreuses villes, parmi lesquelles Edmonton et Québec, mais aussi Vancouver, Winnipeg, Fort Simpson, Toronto, Ottawa, Montréal, Trois-Rivières, St John’s, Halifax et Moncton, traversant de part en part le continent américain.

En 1987, Jean Paul II était retourné à Fort Simpson, dans les Territoires du Nord-Ouest, pour rendre visite aux peuples autochtones. Enfin, il s’était rendu à Toronto pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) en 2002. Son successeur, Benoît XVI, n’a jamais visité le Canada de son pontificat.

Bonne nouvelle pour l’Afrique, moins pour le Liban

Alors que certains observateurs s’interrogeaient sur la capacité du pape à voyager malgré son genou, cette officialisation du déplacement au Canada montre que le pontife de 85 ans se sent physiquement prêt à voyager. L’annonce de cette visite en Amérique du Nord à la fin de juillet confirme de facto celle qui doit se dérouler du 2 au 7 juillet en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, et qui a été officialisée le 3 mars dernier. Après l’annulation du voyage au Liban, envisagé en juin, certains se demandaient si celui en Afrique allait bien avoir lieu.

Cette officialisation du voyage au Canada peut d’ailleurs donner une autre clé de lecture à la suspension du voyage au Liban. Le 9 mai, le ministre du tourisme du Liban annonçait le report de la visite et évoquait des «raisons de santé». Mais il est aussi possible que d’autres raisons l’aient encouragé à prendre cette décision. Depuis le sommet organisé au Vatican en juillet dernier avec les patriarches et chefs chrétiens au Liban, il semble que ces derniers n’aient pas fait les efforts nécessaires pour s’entendre et répondre collectivement à la terrible crise traversée par le pays du Cèdre.

Par ailleurs, la proximité avec les résultats des élections législatives du 15 mai ont pu refroidir ses motivations, certaines voix, parmi le clergé, considérant qu’il y avait un risque de récupération politique. (cath.ch/imedia/cd/rz)