Charles de Foucauld a vécu une partie de sa vie dans le désert algérien | ©  postulation de la cause de canonisation du bienheureux Charles de Foucauld
Vatican

Charles de Foucauld, un saint à portée contemporaine

Les trois futurs saints français César de Bus, Marie Rivier et Charles de Foucauld ont été présentés le 11 mai lors d’une conférence au Centre Saint-Louis, à Rome. Le biographe de Charles de Foucauld, Pierre Sourisseau, a expliqué la portée de l’héritage spirituel du nouveau saint, dans le contexte actuel de la crise de l’Église.

«Nous sommes confrontés aujourd’hui à des crises, dont la plus importante est celle d’une sortie de la religion, comme le diagnostiquent philosophes et analystes», a expliqué Pierre Sourisseau, auteur de la biographie de référence du nouveau saint, Charles de Foucauld 1858-1916, et du livre Les lumières d’un phare, Charles de Foucauld, deux ouvrages publiés aux éditions Salvator.

«C’est la fin de ce climat de chrétienté où nous vivions depuis des siècles, cette chrétienté aux repères nets, aux réponses claires, aux gestes rassurants», a reconnu l’archiviste de la cause de canonisation. Il a remarqué que le christianisme était maintenant «remis en question, suspect, rejeté comme inutile voire ridicule».

De la nuit du doute à l’illumination

«Dans ce bouleversement et ce rejet, nous voulons rester disciples, fidèles du Christ, toujours plus vivants et actifs dans l’Église. Nous avons besoin de lumière, d’authenticité, de vérité», a–t-il expliqué. Les chrétiens peuvent espérer retrouver un «nouvel élan» avec l’intercession de Charles de Foucauld, qui est «passé d’une foi sans conviction personnelle, de la nuit du doute, à une illumination qui transforma son existence».

«Une porte s’est ouverte un jour dans son intelligence et dans son cœur. Lui qui se disait sans foi et dans l’obscurité de la faute, il a reçu en octobre 1886 le feu de l’Esprit Saint, créateur en lui d’une humanité nouvelle, éclairée et vivante», a expliqué Pierre Sourisseau. «C’était un recommençant. Il a fait de la religion un amour», a-t-il expliqué. Il a précisé que l’image de Charles de Foucauld comme d’un jeune homme dépravé et médiocre avant sa conversion, n’était pas exacte. Les témoignages collectés montrent au contraire que même durant sa formation militaire, il avait «un cœur d’or», a expliqué l’archiviste.

Par la suite, à travers sa recherche intense et radicale de Dieu, qui a culminé avec son expérience de dépouillement dans le désert algérien, Charles de Foucauld a incarné un «Évangile vivant». Son biographe a expliqué que le nouveau saint avait voulu faire connaître Jésus-Christ comme le «Frère universel» ou «Frère de tous les hommes», selon l’expression utilisée par Paul VI dans son encyclique Populorum Progressio en 1967 et par le pape François dans Fratelli tutti en 2020.

Les miracles montrent «la force de la foi»

Le Père Bernard Ardura, postulateur de la cause et président du Comité pontifical des sciences historiques, est pour sa part revenu avec enthousiasme et émotion sur le miracle retenu pour la canonisation: la survie d’un ouvrier après une chute de plus de 15 mètres survenue le 30 novembre 2016 – veille du centenaire de la mort de Charles de Foucauld -, durant des travaux organisés dans la chapelle d’un établissement scolaire catholique de Saumur, le 30 novembre 2016.

Ce jeune homme, prénommé Charle, s’est mystérieusement relevé de cet accident sans blessure grave. Ce jeune homme est non-croyant, mais «ce miracle prouve que quand Dieu donne, il donne totalement, sans rien attendre en retour», a souligné le Père Ardura. La survie miraculeuse de l’ouvrier, alors que le taux de survie pour une chute supérieure à 10 mètres de hauteur est évaluée par les médecins du travail à un cas sur 100, montre «la force de la foi et la force de la prière», a insisté le Père Ardura. Il a expliqué que la communauté chrétienne locale s’était beaucoup investie dans la compréhension de la spiritualité de Charles de Foucauld, qui avait étudié à l’école de cavalerie de Saumur avant sa conversion.

Marie Rivier et César de Bus

Dans le cadre de cette conférence tenue en présence d’une assemblée très nombreuse, César de Bus (1544-1607) a pour sa part été présenté à travers un documentaire introduit par le Père Sergio La Pegna, supérieur général des Prêtres de la doctrine chrétienne, congrégation que le nouveau saint fonda dans le Vaucluse en 1592.

Marie Rivier (1768-1828) a fait l’objet d’un exposé de Sœur Marie du Christ Gaucherand, qui fut la provinciale de sa congrégation en France, de 1980 à 1992, puis de 2004 à 2010. Elle a présenté la fécondité spirituelle de la nouvelle sainte, une petite femme de seulement 1m32, mais pleine de charisme et de courage, qui a fondé sa propre communauté en pleine tourmente de la Révolution française, quelques années après que son entrée dans un autre couvent ait été refusée. Les Sœurs de la Présentation de Marie – aussi appelées les «Présentines» – sont dans une vingtaine de pays sur quatre continents. Elles se consacrent à l’éducation et au service des plus pauvres. (cath.ch/imedia/cv/rz)

Charles de Foucauld a vécu une partie de sa vie dans le désert algérien | © postulation de la cause de canonisation du bienheureux Charles de Foucauld
12 mai 2022 | 17:31
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 3  min.
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