Soudan du Sud: les vœux de Pâques du pape François
À deux mois de leur voyage au Soudan du Sud prévu en juillet prochain, le pape François, l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby et le modérateur de l’Église d’Écosse Jim Wallace, publient un message commun le 7 mai 2022, souhaitant aux leaders politiques du pays de suivre «un chemin de pardon et de liberté».
En ce temps de Pâques, les trois chefs religieux dont les Églises sont engagées ensemble depuis plusieurs années pour la pacification du Soudan du Sud, affirment qu’«un nouveau chemin est possible, vers une vie nouvelle». Ils incitent les hommes d’État sud-soudanais à «voir Dieu les uns dans les autres, même dans (leurs) ennemis».
Assurant de leurs prières pour que le peuple du Soudan du Sud fasse l’expérience de l’espérance de Pâques grâce au leadership politique actuel, ils se réjouissent de venir prochainement sur cette terre, en «pèlerinage de paix».
Le pape est attendu du 5 au 7 juillet 2022 dans le pays d’Afrique de l’Est, en deuxième volet de son voyage en Afrique, qui débutera par la République démocratique du Congo. Une visite qui s’annonce historique: aucun pape n’a encore visité le Soudan du Sud depuis sa fondation en 2011.
Le Saint-Siège joue un rôle de médiateur dans ce pays déchiré par les affrontements tribaux qui ont fait 400’000 morts ainsi que 4 millions de réfugiés et de personnes déplacées depuis 2013. Alors que les catholiques n’y sont pas majoritaires (37,5% de la population), Rome a mis en place une stratégie originale de diplomatie œcuménique avec les anglicans et les calvinistes écossais, très présents dans cette ancienne colonie britannique.
C’est d’ailleurs en collaboration avec ces derniers que la perspective d’un voyage a été envisagée, et ce dès 2017. À l’issue d’une rencontre organisée au Vatican en 2019, Justin Welby et le pape François ont déclaré être prêts à se rendre ensemble au Soudan du Sud si des avancées significatives étaient observées.
L’image de cette rencontre avait d’ailleurs marqué les esprits: le pape François s’était mis à genoux devant les leaders ennemis du Soudan du Sud et avait embrassé leurs pieds pour les enjoindre à se réconcilier. (cath.ch/imedia/ak/bh)