Sœur Véronique

Évangile de dimanche: parole et voix

Deux images magnifiques nous sont proposées par l’évangile de ce dimanche.

La première évoque un berger, le vrai berger dont les brebis écoutent la voix et le suivent. Cette voix, elles la reconnaissent entre toutes et c’est pour cela qu’elles se mettent en route, qu’elles font confiance. Chaque voix possède une tonalité unique.

Car il y a la voix et il y a la parole.

La parole est au service d’une communication, elle transmet des informations, elle utilise un vocabulaire commun à tout individu parlant la même langue. La parole en soi reste impersonnelle.

La voix, elle, est particulière à chaque personne. Elle donne couleur et saveur à la parole, elle lui confère une dimension personnelle, intime.

Après la résurrection, il suffit que Jésus appelle Marie-Madeleine par son nom pour qu’elle le reconnaisse au ton de sa voix. Elle a perçu qu’elle était rejointe par celui qui la connaissait comme Dieu seul peut connaître.

Tout véritable cheminement dans la foi instaure une relation personnelle avec Jésus. Elle passe par la connaissance et l’accueil de sa Parole, mais doit conduire à l’écoute de sa voix: «Mes brebis écoutent ma voix; moi je les connais, et elles me suivent.»

Or, faute de l’écouter, faute de le suivre, souvent nous nous égarons. Nous préférons errer à notre guise et flâner sans but. Mais tôt ou tard nous serons retrouvés par le Bon Berger car «Personne ne nous arrachera de sa main.»

Et c’est là, la deuxième image proposée par la liturgie de cette journée mondiale de prière pour les vocations. Nous sommes dans la main du bon Pasteur et le texte ajoute: «Personne ne peut rien arracher de la main du Père». Mesurons-nous la chance que nous avons?

«Au-delà de nos ruptures d’alliance. Dieu est toujours là. Plus fidèle que nous.»

 Car être dans sa main ne représente pas une menace pour notre liberté puisqu’il s’agit en fait d’une invitation. Oui, nous sommes invités à une participation filiale au désir de Dieu. Voilà notre mission: participer comme filles et fils au désir de Dieu, devenir des instruments de paix dont le monde a tant besoin, en travaillant à son avènement autour de nous et en nous, annoncer la Bonne Nouvelle en paroles et en actes, inlassablement, courageusement.

 Être dans la main de Dieu. Quelle sécurité! quelle paix! quelle joie! «Car dans sa main, force et puissance, tout par sa main, grandit et s’affermit.»

 Arrêtons-nous un instant, en ce dimanche pour nous interroger: de quelles vocations l’Église a-t-elle besoin à notre époque? Ma prière quotidienne englobe-t-elle le souci des vocations pour l’Eglise?  »La moisson est abondante…» A quoi suis-je appelé, personnellement?

Pourquoi craindre puisque «Dans la main de Dieu force et puissance».

A nous de lui accorder notre confiance, de croire en son amour et à sa miséricorde. Ce n’est pas rien d’être soutenus par la main de Dieu, malgré nos infidélités, malgré nos abandons et nos démissions. Au-delà de nos ruptures d’alliance. Dieu est toujours là. Plus fidèle que nous. Sa foi en l’humanité est plus forte que notre foi en lui.

Ne nous échappons pas des douces mains de Jésus et de son Père!

Sœur Véronique | Vendredi 6 mai 2022


Jn 10, 27-30

En ce temps-là,
Jésus déclara :
    « Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais,
et elles me suivent.
    Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
    Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
    Le Père et moi,
nous sommes UN. »

 « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.» | © Flickr/lawrence OP/CC BY-NC-ND 2.0
6 May 2022 | 17:00
by Sœur Véronique
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