Égypte: funérailles d’un prêtre copte tué à l’arme blanche
L’Église orthodoxe a célébré, le 8 avril 2022, les funérailles du Père copte orthodoxe Arsanios Wadid, 56 ans, à la cathédrale Saint-Marc d’Alexandrie. Le prêtre a été poignardé dans la soirée du 7 avril, à deux semaines des fêtes de Pâques. L’attaque ravive les souvenirs des attentats, à Alexandrie, le jour des Rameaux, en 2017 et l’inquiétude des chrétiens.
Le Père Arsanios Wadid a été poignardé alors qu’il accompagnait un groupe de jeunes sur la promenade de la corniche méditerranéenne, rapporte l’agence d’information égyptienne AhramOnline. Le secours ont tenté de ranimer l’homme qui est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital militaire où il a été transporté.
Le prêtre copte orthodoxe officiait à l’église de la Vierge Marie et de Saint Paul Apôtre, dans le quartier Karmouz, à Alexandrie. Né en 1966, il avait été ordonné prêtre en 1995 par, l’ancien chef de l’Église copte orthodoxe, le pape Chenouda III. «L’Église fait l’éloge de ce Père béni qui a voué sa vie à Dieu et lui a donné sa vie aujourd’hui dans un martyre honnête», a-t-elle communiqué.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’il avait arrêté l’homme, âgé de 60 ans, qui a poignardé le prêtre. Il a été appréhendé par les habitants du quartier qui l’ont remis aux autorités. Selon l’Église copte, des enquêtes sont en cours pour déterminer l’identité et les motifs du meurtrier. Le lendemain, les autorités ont déclaré que «la personne arrêtée ’souffre de problèmes mentaux et que le motif terroriste est donc à exclure’».
Les condoléances de l’Imam d’Al Azhar
Dans une déclaration publiée quelques heures après le meurtre, l’imam Al-Tayyeb, grand imam d’Al Azhar, a déclaré «que le meurtre d’une âme est considéré comme l’un des principaux péchés de l’islam, qui entraîne la colère et le châtiment de Dieu». Il a cité le verset coranique «quiconque tue une âme, sauf pour une âme tuée, ou pour une sédition sur la terre, doit être considéré comme s’il avait tué toute l’humanité; et que quiconque la sauve doit être considéré comme s’il avait sauvé toute l’humanité.»
L’imam Al-Tayyeb a également appelé chacun à prendre conscience que ce meurtre et d’autres incidents similaires ouvrent la voie à des «guerres de religion» entre les peuples de la nation, notant que «l’Égypte a survécu à ce type de guerres grâce à Dieu tout-puissant et à son peuple ainsi qu’à ses dirigeants.» Le chef de l’organisation sunnite la plus influente et la plus ancienne d’Égypte a demandé à tout le monde de déjouer de tels plans.
A la fin de la déclaration, le grand imam d’Al-Azhar, a présenté ses condoléances à la famille du prêtre, au chef de l’Église copte orthodoxe égyptienne, le pape Tawadros II, et aux chrétiens.
Cette attaque, perpétrée pendant le mois de ramadan et à l’approche de la fête de Pâques (célébrée cette année le 24 avril par les Églises coptes), réveille de mauvais souvenirs pour les chrétiens égyptiens, précise le quotidien La Croix. Le 9 avril 2017, en pleine célébration des Rameaux, des kamikazes de l’État islamique avaient pris pour cible deux églises du nord de l’Égypte, à Tanta et à Alexandrie, faisant 45 morts. (cath.ch/aol/lcx/bh)