Côte-d’Ivoire: 600 chefs religieux rassemblés pour la tolérance

Quelque 600 dignitaires musulmans et chrétiens de plusieurs pays africains, se sont réunis à Abidjan, en Côte d’ivoire, du 23 au 25 février, au colloque international du Dialogue Inter-Religieux. Ils ont condamné les discours de haine et de discrimination religieuses.

«Agissons ensemble et travaillons la main dans la main, par une concertation adéquate, continue et sans relâche, pour mettre en pratique l’esprit de fraternité, de concorde, de paix et de respect qui caractérise le citoyen africain», ont affirmé les dignitaires religieux à l’issue de leur colloque.

Le était conjointement organisé par le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires Islamiques en Côte d’Ivoire (COSIM) et la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains.

Intolérance religieuse

En Afrique, selon plusieurs études, l’intolérance religieuse se développe à grande vitesse à cause du radicalisme religieux. Les groupes extrémistes profitent de l’ignorance et de la pauvreté des populations pour s’imposer, à travers des actes de «solidarité» ou «humanitaires».

Leurs cibles sont surtout les jeunes sans emplois, les populations vivant dans les zones isolées, les habitants des quartiers pauvres ou des bidonvilles des centres urbains. Leurs actions de «solidarité» s’accompagnent de prosélytisme, et de propos anti-religieux envers les autres religions et contre leurs coreligionnaires musulmans qui pratiquent un islam modéré et ouvert aux autres religions. C’est le cas notamment de groupes radicaux, tels que Boko Haram, au Nigeria.        

Dans la «Déclaration d’Abidjan»: publiée à l’issue de leurs travaux, les chef religieux musulmans et chrétiens africains ont rappelé que les valeurs universelles prônées par les religions, à savoir le dialogue inter-religieux, la solidarité, la fraternité, la tolérance, l’ouverture à l’autre et le respect de la dignité humaine, sont la base du dialogue entre les civilisations.

Ils se sont engagés à veiller à ce que le dialogue, propice au vivre ensemble entre toutes les religions, soit instauré d’une manière durable, dans le respect des lois, de tous les dogmes et pratiques religieux, ainsi que la liberté d’exercice du culte et de conscience.

Les participants relevé le besoin urgent d’une coopération panafricaine sans faille entre les religions, pour faire face aux crises multiples défis du continent, notamment, sanitaires, alimentaires, environnementales, économiques et sociales.

Au sujet des changements climatiques «néfastes», ils ont exhorté leurs concitoyens à jouer leur rôle individuel et collectif, dans la protection de la biodiversité et de l’environnement partout en Afrique, à y consentir «des sacrifices significatifs» pour le bien des générations futures. (cath.ch/ibc/bh)