Les Polonais de Rome prient pour la paix en Ukraine

Quelques heures après le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, la messe célébrée chaque jeudi matin par la communauté polonaise de Rome sur la tombe de saint Jean Paul II a pris, le 24 février 2022, un relief particulier.

La Pologne, qui accueille déjà plus d’un million de réfugiés ukrainiens depuis le début du conflit en 2014, observe cette guerre avec une grande anxiété.

Mgr Grzegorz Ryś. L’archevêque de Łódź, ville du centre de la Pologne, a concélébré cette messe avec une soixantaine de prêtres, parmi lesquels le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique. Environ 150 personnes étaient présentes, rapporte I.MEDIA.

Depuis la béatification de Jean Paul II en mai 2011, la communauté polonaise de Rome se réunit chaque jeudi matin à 07h10 dans la chapelle Saint-Sébastien, l’une des chapelles latérales de la basilique Saint-Pierre. L’autel abrite la tombe de saint Jean Paul II, qui se situait auparavant dans la crypte vaticane. Elle est devenue un point de rassemblement et de dévotion pour les Polonais liés au Vatican et les pèlerins de passage.

Jean Paul II est le seul pape à s’être rendu en Ukraine en juin 2001. Le pays fêtait alors sa 10e année d’indépendance, après la fin de l’URSS. Le pontife s’était notamment rendu à Kiev, la capitale, et à Lviv, ville majoritairement gréco-catholique à l’ouest du pays, où il avait célébré la béatification de 25 personnes, essentiellement des martyrs du communisme. 500.000 personnes s’étaient alors rassemblées pour rencontrer le premier pape slave de l’Histoire, venu encourager la reconstruction de l’Église gréco-catholique, 55 ans après sa dissolution par Staline.

Inquiétude et émotion en Pologne

Géographiquement et culturellement proche de l’Ukraine, la Pologne est particulièrement mobilisée dans le soutien à la population ukrainienne. L’Église catholique locale organise des rassemblements de prière, des collectes de fonds et des opérations de soutien aux réfugiés ukrainiens, qui sont déjà plus d’un million en Pologne. Beaucoup d’entre eux étaient arrivés dès la guerre de 2014.

Compte tenu de sa frontière avec la Biélorussie et la Russie elle-même – au niveau de l’enclave de Kaliningrad -, de nombreux Polonais se sentent vulnérables quant au risque d’agression ou de subversion russe.

Dans la matinée du 24 février 2022, le président de la conférence épiscopale polonaise, Mgr Stanisław Gądecki, a réagi à l’offensive russe et  a appelé à prier pour la paix en Europe. (cath.ch/imedia/cv/mp)