Timbres: le patrimoine religieux suisse voyage avec le courrier
Les sujets à caractère religieux font partie intégrante des timbres suisses, même s’ils laissent de plus en plus la place à des images «neutres». À l’instar de la nouvelle série sur le mariage et le deuil, une «Occasion spéciale», prochainement disponible aux guichets.
«Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune réaction négative concernant les motifs religieux, que ce soit de la part du public ou d’une quelconque organisation. En effet, lors de la conception de ce type de thèmes, la Poste fait très attention à privilégier une réalisation neutre», explique Erich Goetschi, porte-parole de la Poste.
Les timbres «Occasion spéciale», réalisées par le concepteur lucernois Uwe Stettler et disponibles dès le 3 mars prochain en sont un exemple. Sur le timbre «mariage» on trouve deux colombes, tandis que sur celui dédiée au «deuil» représente un parapluie.
«Les colombes blanches symbolisent la paix, l’innocence, l’amour et la fidélité; dans ce sens, elles véhiculent l’image d’une cérémonie nuptiale, explique le géant jaune. Le parapluie, en revanche, veut exprimer la sympathie pour les personnes en deuil, qu’il veut mettre à l’abri de la douleur, comme de la pluie».
Mission culturelle
«Pour qu’un thème apparaisse sur un timbre, il doit être un bien culturel suisse, explique Erich Goetschi. Les biens culturels peuvent être des traditions, des organisations ou des institutions; dans tous les cas, ils doivent être d’importance nationale ou sociale pour la collectivité. Le jubilé d’une organisation est aussi un critère important. En règle générale, avec l’émission de timbres, la Poste remplit une mission culturelle pour notre pays».
La réflexion et la sélection de thématiques, à caractère religieux, présentes sur les timbres n’ont pas changé durant ces dernières décennies. «Lorsqu’il s’agit de concevoir un timbre avec un thème donné, nous appliquons les mêmes principes depuis des années et décidons selon des critères préétablis», précise Erich Goetschi.
C’est ainsi que les thématiques liées aux «rites de passage» dans une vie humaine, ou la référence à la dimension religieuse apparaissent régulièrement sur les timbres. Ceci, en gardant un profil «neutre».
Travail d’équipe
La conception et la réalisation des différents motifs sont confiée à des créateurs et spécialistes externes. «Ce processus se déroule en étroite collaboration avec le chef des produits responsable du projet à la Poste, précise le porte-parole. Ensuite c’est la Commission des timbres qui décide quels thèmes et quels motifs apparaîtront sur un prochain timbre. Celle-ci se compose de représentants de Philatélie Suisse, du musée de la Communication et de la Poste».
La Commission reçoit chaque année une trentaine de propositions. Cependant, seulement un tiers est prise en considération et publiée sous forme de timbres.
Valorisation des traditions chrétiennes
Les timbres à caractère religieux n’ont certes pas disparu. En témoigne la récente série spéciale 2021 de Noël, qui montre la diversité des traditions rattachées aux festivités de la Nativité du Seigneur, des plus locales aux plus répandues.
Des sujets, à la fois ludiques et nostalgiques, qui s’inspirent du riche patrimoine historique qui caractérise les festivités de fin d’année de notre Pays: le personnage de Saint Nicolas, qui émerge de la forêt avec des cadeaux; la tradition des «Chanteurs à l’étoile», qui sillonnent les villages en faisant retentir des chants de Noël; les célèbres porteurs d’Iffelen, qui répandent une atmosphère mystique au festival de Klausjagen à Küssnacht (SZ); ou encore le «Chlausezüüg», qui attire l’œil intéressé des habitants d’Appenzell Rhodes-Intérieures.
Si, d’une part, la diversité des coutumes locales est mise en scène de façon évocatrice – grâce aussi à des illustrations tirées de livres pour enfants ces timbres permettent aussi de découvrir la diversité des traditions et des traces artistiques que la foi chrétienne a laissé en Suisse.
Découverte du patrimoine
La publication annuelle des timbres de la Fondation ProPatria est aussi une occasion propice de mettre en valeur le patrimoine culturel-religieux de la Suisse.Une fois par année, ils permettent d’entreprendre un voyage à la découverte des beautés architecturales helvétiques.
Parmi elle, on retrouve des monastères, des églises ou des fresques. Un hommage artistique rendu aux beautés architecturales de ces objets religieux historiques, mais aussi à tous ces artisans qui travaillent à la restauration et la conservation et au patrimoine culturel matériel et immatériel de la Suisse,
À l’instar de la série 2021, créée par Daniel Peter, qui montre le travail soigneux, effectué à l’aide d’instruments d’une extrême finesse, sur des œuvres de l’art chrétien issu du Moyen-Age: une sculpture en bois gothique, représentant probablement Saint-Pierre et une fresque provenant d’une église ou d’une chapelle de l’espace alpin. Une autre façon de contribuer à la sauvegarde du patrimoine religieux helvétique. (cath.ch/dp)