Les Eglises d’Ukraine pour un échange de prisonniers avec la Russie

Le Conseil ukrainien des Eglises et des organisations religieuses (UCCRO) a lancé un appel à un échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie, pour activer une désescalade entre les deux pays. Le gouvernement ukrainien a également indiqué qu’il accepterait une médiation du Vatican pour résoudre les tensions.

Le 16 février 2022, le Kremlin a annoncé le début du retrait des forces armées massées près de la frontière avec l’Ukraine. Un mouvement non confirmé par les pays occidentaux, les Etats-Unis assurant même que la Russie a envoyé des troupes supplémentaires sur le terrain.

Même si le risque d’une invasion russe est incertain, les tensions sont toujours vives entre l’Ukraine et son grand voisin depuis que des séparatistes pro-russes ont pris le contrôle de la région du Donbass, en 2014.

Dans ce contexte, des communautés religieuses d’Ukraine ont lancé des initiatives pour un apaisement et la défense de la souveraineté territoriale. En particulier à travers l’UCCRO, qui réunit 12 Eglise chrétiennes, dont l’Eglise catholique romaine et l’Eglise gréco-catholique, ainsi que des organisations religieuses, également juive et musulmane. L’Eglise orthodoxe liée au patriarcat de Moscou n’en fait pas partie.

Stratégies de désescalade

Le Conseil a déjà lancé un appel à la société ukrainienne et à la communauté internationale pour qu’elles prient et s’unissent «afin d’être prêtes à opposer un refus ferme à l’agresseur russe».

Le 15 février 2022, l’UCCRO a proposé un échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie «dans le processus de mise en œuvre d’une stratégie globale de désescalade du conflit», assure le Conseil dans un communiqué.

Il a également appelé les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine à «déployer tous les efforts diplomatiques possibles pour empêcher une terrible effusion de sang sur notre terre, qui laissera une marque indélébile pour de nombreuses générations, et de plutôt s’efforcer de parvenir à une paix juste et durable entre nos pays.»

Le pape en Ukraine?

Le 14 février, Andriy Yurash, le nouvel ambassadeur d’Ukraine auprès du Saint-Siège, a souligné à l’agence Reuters que l’Ukraine était ouverte à une éventuelle médiation du conflit sous l’égide du Vatican. Il a également souhaité que le pape François vienne le plus tôt possible en visite dans le pays.

Le Vatican n’a pas fait de commentaire sur cette suggestion. Dans les dernières décennies, le Saint-Siège a été impliqué dans des médiations dans plusieurs régions du monde, notamment entre les factions en conflit au Soudan du Sud, entre le Chili et l’Argentine, ou encore entre Cuba et les Etats-Unis. (cath.ch/com/ag/rz)