La ville de Florence se prépare à accueillir son synode pour la Méditerranée
Une soixantaine de maires, parmi lesquels ceux de Bastia et Marseille, et des évêques représentant 20 pays riverains de la mer Méditerranée, sont attendus du 23 au 27 février 2022 à Florence. Le pape François célèbrera la messe de clôture.
Le format de la rencontre de Bari, tenue en février 2020 juste avant que la pandémie de Covid-19 ne mène à la suspension des événements internationaux, sera reconduit avec une rencontre qui impliquera des évêques et délégués venus de tout le bassin méditerranéen. »À Bari, j’avais vu des évêques pleurer en faisant part des problèmes dont il ne peuvent pas parler dans leurs pays», s’est souvenu le cardinal Bassetti, président de la Conférence des évêques d’Italie, lors de la conférence de presse le 10 février 2022.
Nouveauté cette année: une rencontre des maires de l’espace méditerranéen sera organisée en même temps, du 25 au 27 février. Ainsi, après deux sessions séparées le vendredi, les maires et les évêques se retrouveront le samedi et signeront une charte commune qui sera présentée le dimanche au pape François. Dans le cadre de sa visite, il rencontrera aussi une cinquantaine de personnes migrantes et réfugiées prises en charge par la municipalité, le diocèse et des associations.
La question migratoire est au centre des défis de la Mare Nostrum à affronter ensemble, tout comme le réchauffement climatique qui provoque une accélération des sécheresses et des inondations, a expliqué le cardinal Bassetti. Les thèmes d’une citoyenneté méditerranéenne et des «droits et devoirs des communautés religieuses pour la construction de la fraternité et de la paix dans la cité» seront au cœur des discussions.
Un large panel de représentants politiques
La rencontre de Florence sera ouverte le 23 février par le chef du gouvernement italien Mario Draghi. Le président de la République Sergio Mattarella, récemment réélu pour un second mandat, participera à la messe de clôture.
Le maire de Florence, Dario Nardelli, a expliqué lors de la conférence de presse que les maires présents représenteront une large diversité de l’arc méditerranéen. Concernant la France, le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, et le maire nationaliste de Bastia, Pierre Savelli, figurent parmi les responsables politiques attendus.
Sont également inscrits les maires de Jérusalem, Bethléem, Nazareth, Tel-Aviv, Haïfa, Beyrouth, Istanbul, Sarajevo, Zagreb, Ljubljana, Belgrade, ou encore Fès au Maroc. La présence de maires tunisiens est espérée mais incertaine en raison de la crise politique dans ce pays du Maghreb.
L’Italie sera largement représentée, avec notamment les maires de Rome, Naples, Milan, Trieste, Bari, mais aussi Lampedusa.
Seul regret exprimé par les organisateurs: la jauge limité à 1.200 participants en extérieur pour l’accueil du pape le dimanche 27 février, compte tenu des contraintes induites par la pandémie.
Il s’agira de la deuxième visite du pape François à Florence, après sa venue du 10 novembre 2015 dans la cité toscane à l’occasion du 5e Congrès de l’Église italienne.
Giorgio La Pira, modèle du maire chrétien
Le choix de Florence est lié à la figure de Giorgio La Pira (1904-1977), le maire emblématique de la cité toscane dans les années 1950 et 1960. Il fit de sa ville un carrefour du dialogue entre l’Est et l’Ouest au temps de la guerre froide, et qui fut également un précurseur du dialogue interreligieux.
Ce catholique fervent fait l’objet d’un procès en béatification depuis 1986. Il a le titre de vénérable, ses vertus héroïques ayant été reconnues par un décret de la Congrégation pour les causes des saints en 2018.
Lors de la conférence de presse, le cardinal Bassetti a expliqué qu’il avait personnellement connu Giorgio La Pira lorsqu’il était séminariste à Florence, en 1956.
Il a également relevé l’importance historique de l’espace méditerranéen, bordé par trois continents, berceau d’une vingtaine de civilisations, et qui fut aussi le bassin culturel d’Abraham, de Jésus Christ, des apôtres, de saint François et de saint Benoît.
Le caractère central de cette région dans l’histoire du christianisme justifie donc une démarche de recherche d’une identité commune entre les Églises des pays riverains. Cette dynamique revendique son lien avec le processus synodal et sa filiation avec Fratelli tutti, l’encyclique du pape François sur la fraternité. (cath.ch/imedia/cv/mp)