Deux premières femmes instituées lectrices et acolytes pour LGF

Sandrine Minniti et Virginie Udriot ont été les premières femmes du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à recevoir, le 5 février 2022, des mains de Mgr Charles Morerod le ministère institué de lectrice et acolyte. Particularité: elles sont les épouses de deux futurs diacres permanents.

Après la décision du pape François en janvier 2021 d’ouvrir aux laïcs hommes et femmes le ministère institué de lecteur et celui d’acolyte, «Sandrine et Virginie sont les deux premières femmes à le recevoir dans notre diocèse», s’est réjouit Mgr Charles Morerod. La célébration, limitée en raison des règles sanitaires, a rassemblé leurs familles, dans la chapelle de Sainte-Ursule à Fribourg.

Répondant «me voici», à l’instar du prophète Isaïe appelé par le Seigneur dans la première lecture du jour, Sandrine, Virginie et Denis Fornerone de Chênes-Bourg (GE), vêtus d’une aube, ont reçu successivement des mains de Mgr Morerod, l’Evangile et le calice symboles de leur engagement. L’évêque les a invités à «aller annoncer l’Evangile qui n’est pas un livre, des idées ou un code de conduite, mais une personne, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous.»

«Les épouses ont souvent un sens aigu de leur participation au ministère de diacre de leur mari. En ce sens cet engagement de lectrice et d’acolyte me paraît très cohérent», a assuré Mgr Morerod.

Trois admissions vers le diaconat permanent

C’est ensuite en couple que les trois futurs diacres permanents: César Cabezas pour la mission espagnole du canton de Vaud, Olivier Minniti et Fabien Udriot se sont avancés pour le rite de l’admission, la dernière étape avant leur ordination. Après leur engagement, leurs femmes ont également été appelées à faire part explicitement de leur assentiment. Avant de recevoir, toutes et tous, l’accolade et le baiser de paix de l’évêque. Les ordinations diaconales auront lieu en été ou au début de l’automne.

‘Donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer’.

C’est dans le cadre du cheminement de leurs maris vers le diaconat permanent que les deux femmes se sont vu proposer de recevoir ce ministère institué de lectrice et d’acolyte. «Cela a été une surprise, mais c’est plus qu’une simple opportunité», a expliqué à cath.ch Sandrine Minniti.

Pour cette mère de famille de trois enfants, animatrice en paroisse dans l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte, cette démarche est un pas de plus dans la notion de service selon l’expression de Mère Teresa: ‘Donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer’. Pour elle, cette institution renforce son lien avec la Parole de Dieu et l’Eucharistie. «Mon souhait est de voir ce nouveau ministère se développer dans les paroisses».

Pas une reconnaissance ni un ›susucre’

«Je n’ai pas besoin d’une ‘reconnaissance’. J’ai certes fait ma demande en tant qu’épouse de Fabien candidat au diaconat permanent, mais d’abord en tant que baptisée,» relève Virginie, membre de la communauté Saint-Paul, dans le quartier du Schönberg, à Fribourg.

Maman de trois enfants, cette enseignante primaire rit lorsqu’on lui parle de ›susucre’ pour les femmes. «J’ai dit oui du fond du cœur, mais cet appel, qu’il a fallu éprouver dans la prière, ne venait pas de nulle part. En quelque sorte ce désir ›mijotait’ en moi. Je crois qu’il s’agit deux ministères à part entière. Je n’aspire pas à autre chose.»

Depuis plusieurs décennies déjà, les fonctions de lectrice et d’acolyte peuvent être tenues par des femmes, mais le fait de les recevoir en tant que ministère institué permanent revêt une dimension plus forte. «C’est un engagement pour la vie, au même titre que mon mariage, à une époque où est il difficile de s’engager à long terme.» (cath.ch/mp)

Ministère institué
Le «ministère institué» de Lecteur – avec celui d’Acolyte – a été ouvert aux femmes par le pape François avec la publication du Motu proprio Spiritus Domini le 10 janvier 2021. Celui de Catéchiste a été institué avec le motu proprio Antiquum ministerium, le 10 mai 2021. L’évêque ou son délégué institue les personnes qui en ont fait la demande. Ce ministère est conféré à vie.
L’évêque (ou son délégué) dit: «Dieu, qui es source de toute lumière et de tout bien, tu as envoyé ton Fils, ta Parole vivante, pour révéler aux hommes le mystère de ton amour. Bénis … dans son ministère: qu’elle se nourrisse de ta Parole, qu’elle se laisse former par elle et l’annonce fidèlement à ses frères et sœurs. Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen»
L’évêque (ou son délégué) remet ensuite une Bible à la nouvelle/eau lectrice/eur, en disant: «Reçois le livre de la Sainte Écriture et transmets fidèlement la parole de Dieu: qu’elle s’enracine et fructifie dans le cœur des hommes. Amen». BH