La «page noire» de la Shoah ne doit pas être oubliée, martèle le pape
«Cette indicible cruauté ne doit plus se répéter», a déclaré le pape François à l’Audience générale du 26 janvier 2022, en la veille de la Journée internationale de la mémoire des victimes de l’Holocauste. Le pontife a également invité avec insistance les fidèles à participer à la Journée de prière pour la paix en Ukraine qu’il a voulue cette même journée.
Depuis la Salle Paul VI du Vatican, le pontife a affirmé que «faire mémoire de l’extermination de millions de juifs, de personnes de diverses nationalités et religions» était une nécessité. Il a lancé un appel aux éducateurs et aux familles à cultiver chez les nouvelles générations «la conscience de l’horreur de cette page noire de l’histoire».
«Elle ne doit pas être oubliée, afin de pouvoir construire un avenir où la dignité humaine ne soit plus piétinée», a insisté l’évêque de Rome.
L’an dernier aussi, lors de cette Journée qui marque l’anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz (27 janvier 1945), le pape François avait souligné l’importance du souvenir. «Prenez garde à la façon dont a commencé ce chemin de mort, d’extermination et de brutalité», avait-il recommandé.
En juillet 2016, à l’occasion des JMJ organisées en Pologne, le pape François s’était longuement recueilli dans le camp d’Auschwitz sans y prononcer de discours. Le soir, il s’était interrogé devant les jeunes: «Combien de cruauté! Mais, est-il possible que nous, les hommes, créés à la ressemblance de Dieu, nous soyons capables de faire ces choses?». Et d’affirmer ensuite: «La cruauté n’a pas pris fin à Auschwitz».
Les souffrances du peuple ukrainien
À la veille de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, le pontife a par ailleurs évoqué les souffrances du peuple ukrainien durant la période de la famine soviétique (Holodomor) dans les années Trente. «Pensez que plus de cinq millions ont été anéantis», a-t-il déploré. Et de poursuivre: «C’est un peuple souffrant, qui a souffert de la faim, qui a souffert de tant de cruauté, et il mérite la paix.»
Alors que des soldats russes sont toujours stationnés à la frontière de l’Ukraine, le pape François a lancé un appel aux responsables – sans toutefois les nommer – à faire «prévaloir le dialogue» et à placer «le bien de tous» avant «les intérêts partisans». «S’il vous plait, jamais la guerre», a-t-il supplié avant d’inviter la foule à prier pour la paix avec un Notre Père, «la prière des frères qui implorent la réconciliation et la concorde».
Il a aussi répété son appel à la prière lors des salutations en diverses langues, notamment en anglais et en polonais.
Ce mercredi soir, le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, Mgr Paul Gallagher, doit présider une prière pour la paix en Ukraine à 19h15, en la basilique romaine de Santa Maria in Trastevere. Une initiative de la communauté de Sant’Egidio. (cath.ch/imedia/ak/bh)