L’étoile de Noël illumine la route de la Semaine pour l’unité
«Nous avons vu son astre à l’Orient…» L’Épiphanie est le thème central de la Semaine internationale de prière pour l’unité des chrétiens 2022 qui, dans l’hémisphère nord, se déroule traditionnellement du 18 au 25 janvier. Le Conseil des Églises du Moyen-Orient, basé à Beyrouth, a coordonné la rédaction des textes. Les chrétiens du monde entier y sont appelés à être un signe de Dieu et à travailler pour l’unité.
«En Orient, nous avons vu apparaître son étoile et nous sommes venus ici pour l’honorer» (Mt. 2,2). Ce passage biblique, tiré de l’Évangile de Matthieu, sera le fil rouge de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2022.
Les chrétiens du Liban, de Syrie et d’Égypte, qui ont rédigé les subsides de l’octave œcuménique de prière, se sont inspirés du célèbre passage de la visite des Mages d’Orient. La préparation des textes a été coordonnée sous la responsabilité du Conseil des Églises du Moyen-Orient, la branche régionale du Conseil œcuménique des Églises (COE) – la maison-mère est basée à Genève – fondé en 1930 et basé à Beyrouth (Liban).
Unis par la prière
Des chrétiens de différentes dénominations se réunissent pour prier pour leur unité lors de célébrations œcuméniques ou s’invitent mutuellement à leurs liturgies respectives. Voici l’objectif de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. L’initiative œcuménique internationale se déroule chaque année autour de la Pentecôte dans l’hémisphère sud, et entre le 18 et le 25 janvier dans l’hémisphère nord.
Comme le veut la tradition, la documentation a été finalisée par un groupe international représentant le Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens (CPUC) de l’Église catholique romaine et la Commission «Foi et Constitution» du COE. Les documentaires comprennent un service œcuménique de prière d’ouverture, des réflexions bibliques et des prières pour huit jours.
Le Christ, lumière des nations
«Jamais auparavant comme en ces temps difficiles, nous n’avons ressenti le besoin d›une lumière pour vaincre les ténèbres, affirment les Eglises chrétiennes du Moyen-Orient dans la brochure de présentation de la Semaine de prière 2022. Et cette lumière, comme le proclament les chrétiens, s’est manifestée en Jésus-Christ».
Les responsables libanais nous invitent à nous tourner vers l’étoile de l’Orient et à adorer ensemble le Fils de Dieu incarné.
Odair Pedroso Mateus, secrétaire général adjoint par intérim du COE.
Ils se réfèrent, tout d’abord, à la situation dramatique dans laquelle vit le Pays des Cèdres depuis de nombreuses années.
«Les responsables libanais nous invitent à nous tourner vers l’étoile de l’Orient et à adorer ensemble le Fils de Dieu incarné, a déclaré le pasteur Odair Pedroso Mateus, secrétaire général adjoint par intérim du COE. Pour ce précieux don spirituel, nous sommes reconnaissants à Dieu et à eux».
Selon le directeur de sa Commission Foi et Constitution, les Églises et le peuple libanais subissent la crise politique et économique persistante et elles sont confrontés quotidiennement aux conséquences humaines et matérielles de la terrible explosion qui a dévasté Beyrouth le 4 août 2020 – qui a fait des centaines de morts et laissé des centaines de milliers de blessés ou de sans-abri. Malgré ce contexte de vie très difficile, les chrétiens des diverses Églises du Liban et des pays voisins ont trouvé la force spirituelle de se rassembler et de préparer des ressources pour la prière.
Confiance libanaise
Dans les textes proposés, les promoteurs de la Semaine 2022 explorent notamment la façon dont les chrétiens du monde entier sont appelés à être un signe pour le monde de Dieu et à apporter l’unité. Issus de cultures, de races et de langues différentes, les chrétiens partagent une même recherche du Christ et un même désir de l’adorer.
«Face à la crise sanitaire internationale actuelle, dans une région du monde où les droits de l’homme sont systématiquement bafoués par des intérêts politiques et économiques injustes, le groupe œcuménique local a multiplié les efforts pour présenter le fruit des sessions de travail réalisées par la plateforme en ligne», ont expliqué les responsables libanais.
Nous sommes si souvent accablés par notre faiblesse que nous perdons espoir. Notre confiance repose dans le Dieu que nous adorons.
L’une des méditations proposées souligne comment, dans ce monde fragile et incertain, les hommes cherchent une lumière, un rayon d’espoir au loin.
«Quand le mal nous entoure, nous aspirons au bien, affirme le texte de prière. Nous le cherchons en nous, mais nous sommes si souvent accablés par notre faiblesse que nous perdons espoir. Notre confiance repose dans le Dieu que nous adorons».
Ils invitent ainsi les baptisés à prier pour qu’une plus grande unité entre les chrétiens du Moyen-Orient et du monde entier puisse contribuer à une vie plus digne, plus juste et plus pacifique pour tous les Hommes de notre époque et ceux des temps à venir. (cath.ch/catt.ch/comm/gd/dp)
Une tradition bien établie
Depuis 1966, l’octave de prière pour l’unité des chrétiens est promue, conjointement, par le CPUC (en représentation de l’Eglise catholique) et la Commission «Foi et Constitution» du COE.
Mais l’origine de l’initiative remonte à l’aube du 20e siècle. Déjà en 1908, Paul Wattson, un pasteur épiscopalien converti au catholicisme, avait institué aux Etats-Unis une «octavaire de prière pour l’unité». C’est en 1935 que le prêtre catholique Paul Couturier, véritable pionnier de l’œcuménisme, promouvait à Lyon une semaine basée sur la prière «pour l’unité voulue par le Christ, avec les moyens voulus par lui».
Chaque année, le texte proposé pour la Semaine de prière – avec le déroulement de la célébration œcuménique ainsi que d’autres documents de réflexion – provient d’un pays différent. Pour l’édition 2021, ce furent les sœurs de la communauté de Grandchamp qui préparèrent cette documentation. Cette année, c’est au tour du Moyen Orient.
L’année dernière, la commission internationale, nommée conjointement par le CPUC et la COE pour préparer le matériel, n’a pas pu se réunir en personne en raison de la pandémie et a dû travailler sur le texte en ligne. Le matériel pour 2022 est déjà disponible en français, italien, allemand, anglais espagnol et portugais. (cath.ch/dp)