Le nonce Martin Krebs appelle à la confiance et à l'humilité
Lors de la réception de Nouvel An du corps diplomatique, le 12 janvier 2022, à Berne, le nonce apostolique en Suisse, Mgr Martin Krebs a évoqué les divers défis auxquels la Suisse et le monde sont confrontés. Il a appelé à la confiance et à l’humilité.
Raphaël Rauch, kath.ch / traduction adaptation Maurice Page
Mgr Martin Krebs (65 ans) est à Berne depuis le mois de mai 2021 et représente les intérêts du Saint-Siège en Suisse et au Liechtenstein. Il a fait sa première intervention en tant que doyen du corps diplomatique, lors de la réception de Nouvel An du président de la Confédération Ignazio Cassis.
Dans son discours au Palais fédéral, le nonce a évoqué le physicien Johannes Kepler, né il y a 450 ans, le 27 décembre 1571. A l’époque, la démonstration mathématique de Kepler en faveur de la vision héliocentrique du monde s’était heurtée à une résistance acharnée.
Evoquant la pandémie du coronavirus, Martin Krebs a relevé que: «Comme à l’époque de Kepler, les nouvelles connaissances scientifiques se heurtent aujourd’hui à d’anciennes habitudes de pensée et de vie. Beaucoup de gens ne souhaitent rien d’autre que la stabilité, mais ils oublient parfois qu’il n’y a pas de stabilité dans l’histoire sans périodes de changements profonds».
La confiance est donc d’autant plus importante – également en ce qui concerne d’autres défis: «La lutte contre les effets du changement climatique, la maîtrise des mouvements migratoires, la régulation des marchés financiers, la lutte contre la criminalité internationale et d’autres domaines politiques exigent que les décideurs politiques établissent une relation de confiance avec les citoyens qui ne sont pas des experts dans ces domaines», a déclaré Mgr Krebs.
Conséquences de la pandémie du coronavirus
Dans le même temps, le nonce a appelé à l’humilité. «L’éclatement de la crise du coronavirus a également exigé que nous nous libérions d’un orgueil infondé. Pour beaucoup de gens, il n’est pas facile d’admettre à quel point nous sommes vulnérables».
Le nonce a rappelé que la pandémie avait «perturbé durablement nos structures sociales et notre vie privée». «De nombreuses personnes se sont retrouvées dans le besoin et la misère, la maladie a volé la vie de trop de gens et continuera à le faire, tandis que la polarisation sociale continue à s’accroître».
Malgré les énormes possibilités techniques, les fantasmes de toute-puissance sont obsolètes : «Agirons-nous à l’avenir, même après la crise, avec l’humilité exigée par la réalité ?», s’est interrogé Mgr Krebs.
Doyen du corps diplomatique
Traditionnellement, le nonce est doyen du corps diplomatique. Dans cette fonction, il représente les préoccupations du corps diplomatique auprès du gouvernement du pays hôte et occupe la première place dans l’ordre hiérarchique des diplomates. (cath.ch/kath.ch/rr/mp)