Sénégal: alliance islamo-chrétienne pour des élections pacifiques

Les imams et les évêques catholiques du Sénégal ont créé une «union sacrée» pour une campagne électorale sans violences. Cette dernière s’est ouverte le 8 janvier 2022, en vue des prochaines élections locales du 23 janvier dans le pays.

Quelque six millions de Sénégalais éliront les maires des 557 communes et leurs conseillers municipaux, ainsi que les présidents de conseils départementaux et leurs conseillers dans les 45 départements que compte le pays.

La perspective de ces joutes électorales a suscité dans le pays une pré-campagne marquée par des incidents. Des violences ont notamment éclaté en octobre 2021, à Ziguinchor, au sud du pays, entre militants de formations politiques adverses. Cinq personnes ont été blessées lors de ces affrontements.

Pour un dialogue inclusif

Pour éviter ce genre de troubles, les leaders religieux musulmans et chrétiens du Sénégal ont publié une déclaration commune. Ils y rappellent que les élections locales à venir sont «un tournant très important dans la vie de la nation». Assurer leur bon déroulement est un défi majeur pour tout citoyen.

Les imams, oulémas et évêques ont mis en garde contre le fait que «les légitimes rivalités politiques» puissent se transformer «en de graves conflits pouvant entrainer de regrettables agissements à l’encontre de la paix et de la stabilité de notre pays».

S’adressant particulièrement au pouvoir en place et à l’opposition, les responsables religieux ont exhorté «au respect des personnes et des institutions, tant dans leurs discours que dans leur actes».

Pour les 12 imams et évêques signataires de la déclaration commune, le principal enjeu de ces élections locales consiste à promouvoir le développement inclusif et participatif du pays, à partir de la base, c’est-à-dire des collectivités locales.

L’islam est très largement majoritaire au Sénégal (94%). Les chrétiens, principalement catholiques, représentent 5% de la population. (cath.ch/ibc/com/rz)