Le «chemin de la paix» du pape François en 3 voies
Dévoilé le 21 décembre 2021, le message du pape François pour la 55e Journée mondiale de la paix (1er janvier) dessine «trois voies pour construire une paix durable»: le dialogue entre générations, l’éducation, et le travail. Afin de lutter contre le progrès des guerres, de la pandémie et de l’individualisme dans nos sociétés.
Dans son message, le pape reprend largement certains axes de réflexion abordés dans ses encycliques Fratelli tutti et Laudato si’, en commençant par le rôle clé du dialogue entre les personnes âgés – «gardiens de la mémoire» – et les jeunes – «ceux qui font avancer l’histoire». Le pontife juge ce lien «indispensable pour retrouver la confiance mutuelle» qui unit la société, mettant en garde contre un «monde sans racines».
Le pape salue aussi le rôle joué par les «nombreux jeunes qui s’engagent» pour la justice sociale et l’environnement. Faire dialoguer les générations est «le moteur d’une politique saine» qui ne se contente pas d’une gestion du présent mais oriente la société vers des «projets communs et durables», insiste-t-il.
Moins d’armes, plus d’éducation
Ce dialogue, explique le pontife, n’est possible que grâce à l’éducation, «grammaire du dialogue entre les générations». Rendant la personne «plus libre et responsable», l’éducation est le fondement d’une «société unie, civilisée, capable de créer l’espérance, la richesse et le progrès».
Le pape François déplore la réduction du budget pour l’éducation et l’instruction dans le monde ces dernières années, parce que «considérées comme des dépenses au lieu d’investissements». Remarquant qu’à rebours, les budgets miliaires «semblent devoir croître de manière exorbitante», le pontife plaide pour une «inversion du rapport» entre investissements éducatifs et investissements militaires.
Le travail, facteur de paix
L’éducation, poursuit le pontife, est la «route principale» pour voir les jeunes générations occuper une «juste place dans le monde du travail». Le travail est un «facteur indispensable pour construire et préserver la paix», souligne-t-il, rappelant qu’on travaillait toujours «avec ou pour quelqu’un».
Constatant que la pandémie a aggravé la situation du monde du travail – en particulier pour les chômeurs et ceux vivants de «l’économie informelle», par exemple les migrants – l’évêque de Rome déplore que «seul un tiers» de la population active mondiale puisse profiter d’un véritable système de protection sociale. Il plaide dès lors pour un «élargissement des possibilités de travail digne», appelant les politiques à promouvoir un «juste équilibre entre liberté économique et justice sociale» et à sensibiliser à ces questions les institutions, les consommateurs, la société civile et les entreprises.
Des outils pour les artisans de paix
Ces trois «outils» – dialogue intergénérationnel, éducation, travail – sont un «chemin de la paix» à disposition de tous, déclare le pontife, assurant ceux qui s’engagent de son soutien. «Que soient de plus en plus nombreux ceux qui, sans faire de bruit, avec humilité et ténacité, se font jour après jour des artisans de paix», conclut-il.
La Journée mondiale de la paix est célébrée chaque année le 1er janvier. L’an passé, le pape François avait promu une «culture du soin» s’appuyant sur le respect de la dignité humaine et des principes sociaux fondamentaux. (cath.ch/imedia/cd/gr)