Tchad: Conditions d’un dialogue national inclusif pas réunies

Huit mois après la mort au combat du président tchadien Idriss Déby, et la prise du pouvoir par son fils Mahamat Idriss Déby, «les conditions d’un dialogue national inclusif, crédible et sincère» ne sont pas encore réunies, estiment les évêques catholiques du pays.

Dans un message publié à l’issue de leur assemblée plénière réunie à N’djamena du 3 au 10 décembre 2021, les évêques du Tchad soulignent que le dialogue national qui devrait constituer «un grand espoir» pour une paix durable dans le pays, semble loin de recueillir l’unanimité de tous les Tchadiens, «dans sa forme comme dans son contenu».

En avril dernier, au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, son fils et successeur Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de transition du Tchad (CMT), a annoncé l’a tenue d’un dialogue national inclusif pour discuter de tous les sujets d’intérêt national. Initialement prévues avant fin novembre, ces assises qui devaient réunir de représentants de toutes les couches socio-économiques du Tchad ne se sont toujours pas tenues pour des raisons non précisées.

Pour la Conférence des évêques du Tchad (CET), les leaders religieux ont le devoir de dénoncer tout obstacle au vivre-ensemble, et de défendre les petits, les opprimés et les pauvres. Elle a lancé un appel aux croyants d’autres confessions religieuses, à plus de «vigilance et de courage» pour écarter les manœuvres des démons de la division.

Après avoir exhorté la population et les hommes politiques tchadiens à la loyauté et au patriotisme, les évêques invitent la jeunesse «au courage et à la solidarité », et la société civile, à continuer à défendre les droits humains et la démocratie. Ils appellent enfin la communauté internationale à écouter «un peu plus, les cris et aspirations du peuple» et à accompagner la jeune démocratie de leur pays (cath.ch/ibc/mp)