Le pape compare le «document sur Noël» de l'UE à un acte dictatorial
«Le document sur Noël est un anachronisme», a taclé le pape François dans l’avion qui le ramenait d’Athènes à Rome, le 6 décembre 2021. Il était interrogé sur l’affaire du document interne de la Commission européenne sur l’inclusivité qui invitait ses membres à ne pas utiliser certains termes, dont «Noël».
«Vous faites référence au document de l’Union européenne sur Noël? C’est un anachronisme», a tranché le pontife argentin, répondant dans l’avion à un journaliste chypriote. Dans sa réponse, il a immédiatement fait un rapprochement entre ce type de documents et les pratiques qu’on retrouve dans les dictatures.
«Dans l’histoire, beaucoup de dictatures ont essayé de faire cela, pensez à Napoléon, pensez à la dictature nazie, à la dictature communiste, c’est un mode de laïcité édulcorée», a jugé le pontife de 84 ans.
Pour lui, l’Union européenne «doit veiller à ne pas ouvrir la voie à une colonisation idéologique». Cela pourrait finalement «diviser les pays et faire échouer l’Union européenne».
Mettant en garde contre une volonté d’»uniformiser» les pays, le pape a encore prévenu: «Je crois qu’elle ne le fera pas, elle n’a pas cette intention, mais elle doit faire attention».
Le Vatican vent debout contre ce document
La réponse du pape François dans l’avion se place dans le sillage de la réaction de son secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, le 30 novembre dernier.
Dans une courte vidéo diffusée sur le média officiel du Saint-Siège, Vatican News, le «numéro 2» du Vatican avait vertement réagi à la révélation dans la presse italienne de cette affaire. Il s’était inquiété de «l’annulation de nos racines» et avait considéré que cela pourrait constituer un grand danger pour les personnes.
Le document porté par Helena Dalli, commissaire européenne à l’Égalité, suggérait de privilégier en interne, au nom de l’inclusivité, certaines expressions. Il était ainsi préférable d’utiliser les termes «période de vacances» à ceux de «période de Noël». De même, il demandait d’éviter – lors d’une réunion – d’employer les mots «Mesdames et Messieurs» pour préférer une formule neutre: «Chers collègues».
Devant le tollé, la Commissaire européenne avait annoncé réexaminer son document pour le mettre à jour prochainement. (cath.ch/imedia/hl/gr)