Le grec, utile pour comprendre «la conversion», estime le pape
Après une matinée marquée par son discours à Lesbos, le pape François a célébré la messe au Megaron Concert Hall d’Athènes où il a exhorté les fidèles à «se convertir» en cette période de l’Avent, le 5 décembre 2021. Il s’est pour cela servi de l’étymologie grecque du verbe «se convertir».
Pour sa dernière messe en public de son voyage – la deuxième après celle célébrée le 3 décembre au Stade de Nicosie, à Chypre -, le pape François a été accueilli par quelque 2000 catholiques de rite latin, byzantin, ou encore arménien. Environ 900 étaient présents dans la prestigieuse salle de concert au grand orgue ornant la scène et un millier suivaient l’événement depuis une autre salle.
Dans son homélie, le pape a voulu éclairer les fidèles sur le sens de la conversion, alors que les chrétiens sont entrés dans le temps de l’Avent et cheminent vers Noël. «Votre belle langue, le grec, peut nous [y] aider», a-t-il assuré, déclinant alors l’étymologie grecque du verbe «se convertir»- «métanoéin«.
«Il est composé de la préposition «meta«, qui signifie ici «au-delà», et du verbe «noéin«, qui signifie «penser»», a-t-il expliqué. Dès lors, «se convertir, c’est penser au-delà, c’est aller au-delà de notre façon habituelle de penser, au-delà de nos schémas mentaux habituels», a résumé le pontife. Derrière ces schémas se cachent notamment «la rigidité et la peur qui paralysent» ou «la tentation du «on a toujours fait ainsi»».
Pour l’évêque de Rome, se convertir c’est être capable de «ne pas écouter ce qui détruit l’espérance» et de «refuser de croire que nous sommes destinés à sombrer dans les sables mouvants de la médiocrité».
Et le pape de mettre en garde sur une fausse conception de la conversion qui ne serait le fruit que d’un effort personnel et moral. «C’est justement là le problème!», a-t-il insisté, rappelant que c’est bien vers «l’au-delà» qu’il faut se tourner et demander la force de se convertir. Il a alors promis : «Tout change si on Lui laisse la place».
«Je ne vous quitterai pas! »
Au terme de la célébration, le pape François a exprimé sa gratitude pour l’accueil reçu dans la pays, à la veille de son départ. «Demain, a-t-il dit, je quitterai la Grèce, mais je ne vous quitterai pas! Je vous emmènerai avec moi dans ma mémoire et dans ma prière.»
Pour sa dernière soirée à Athènes, le pontife doit retrouver l’archevêque d’Athènes Hiéronymus II, à la nonciature, en privé. Le chef de l’Église orthodoxe du pays l’avait reçu à sa résidence la veille.
Le 6 décembre, avant de prendre l’avion pour rentrer à Rome, le pontife doit rencontrer les jeunes catholiques grecs et prononcer un dernier discours. (cath.ch/i.media/ak/hl/cmc)