Roumanie: quelle langue adopter pour la liturgie? (300888)
Budapest, 30août(APIC) La plupart des villages menacés d’anéantissement
par le plan de destruction du gouvernement roumain se trouvent en Transylvanie, une région habitée par 1,7 million de personnes d’origine hongroise.
Outre le problème socio-culturel inhérent à cette décision, cette mesure va
notamment provoqué l’éclatement des communautés religieuses et des paroisses de l’Eglise catholique. Vu le nombre important de fidèles qu’elles
regroupent, Il y a des chances pour qu’elles réapparaissent dans les
«centres agro-industriels» qui doivent servir à reloger les habitants des
7000 villages promis à la destruction. Or, le gouvernement exige maintenant
que pour toute activité pastorale, la langue de la liturgie soit le roumain
et non plus le hongrois.
En Transylvanie, région la plus touchée par les déportations, vivent
près de un million et demi de fidèles de l’Eglise roumaine uniate. Cette
dernière, de rite byzantin, avait été interdite en 1948 pour être mise sous
l’autorité de l’Eglise orthodoxe du pays. Pour empêcher les fidèles de
l’Eglise uniate roumaine de suivre Rome, la langue liturgique roumaine
avait été interdite.
En dépit de ces difficultés imposées durant ces décennies, la majorité
des Roumains uniates est restée fidèle à Rome, en célébrant la liturgie en
cercles restreints ou en prenant part au service religieux, en hongrois, de
la minorité hongroise catholique romaine de Transylvanie.
Le gouvernement a jusqu’à présent refusé aux uniates de retrouver le
droit d’avoir leur propre Eglise. Or, depuis deux ans, des tentatives incitent le clergé hongrois en Roumanie à réintroduire le roumain comme langue
liturgique. Selon des réfugiés roumains, des fidèles uniates avaient été
invités à un «dialogue amical» par la section du service de sécurité de
l’Etat chargée de la politique religieuse. «Il a été fait appel à leur patriotisme et on leur a assuré en même temps que leur demande allait dans le
sens de la Volonté du Saint-Siège», devaient affirmé les témoins. Depuis
quelques temps, des négociations entre le Vatican et le gouvernement de Bucarest ont été engagées afin que soit levée l’interdiction infligée à
l’Eglise uniate.
D’un côté, l’abandon de la langue hongroise serait une trahison car
l’Eglise en Roumanie est le seul lieu ou les hongrois du pays peuvent encore parler sans crainte leur langue maternelle. Mais si Mgr Antal Jakab,
évêque d’Alba Julia, en Transylvanie repoussait l’offre de l’Etat, il
perdrait encore l’éventuelle et dernière possibilité de rester proches des
gens déjà confrontés à la tragédie qui anéantit leurs villages.
(apic/ky/bcy)