Lourdes: les évêques se mettent à genoux par repentance
Les évêques français ont participé, le 6 novembre 2021, à un temps mémoriel et pénitentiel en rapport aux abus sexuels dans l’Eglise, à l’occasion de leur Assemblée plénière à Lourdes. Dans un geste symbolique fort, les prélats se sont mis à genoux pour exprimer leur repentance.
Les 120 évêques de France ont vécu cette cérémonie aux côtés de victimes et de laïcs invités pour l’occasion. Alors que deux victimes de prêtres pédophiles lisaient le psaume 21, «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?», des dizaines d’évêques se sont mis spontanément à genoux, implorant: «Seigneur, prends pitié», rapporte le journal La Croix.
Responsabilité institutionnelle reconnue
Ce temps pénitentiel a été l’un des moments forts de cette Assemblée plénière inédite, largement consacrée aux abus sexuels, suit à la publication du rapport de la CIASE, le 5 octobre dernier. A Lourdes, la Conférence des évêques de France (CEF) a reconnu sa responsabilité institutionnelle et le caractère systémique des abus sexuels commis pendant des décennies dans l’Église.
«O Dieu, pardonne-nous de n’avoir pas compris que le pouvoir que tu nous donnes demande une exemplarité sans faille. Pardonne-nous d’avoir pris ta miséricorde pour une tolérance devant le mal», a lu Mgr Eric de Moulins-Beaufort. Le président de la conférence épiscopale, était agenouillé sur les marches de la Basilique du Rosaire, au pied d’une grande croix rouge dressée pour l’occasion.
Pas de pardon
Les évêques n’ont cependant pas demandé pardon. «Le temps du pardon n’est pas encore venu tant que la réparation n’est pas engagée, c’est un processus dont cette journée est la première étape», a expliqué Brigitte Navail, l’une des quelques victimes avec lesquelles les prélats français ont préparé ce moment pénitentiel.
En attendant que soit édifié, à Lourdes, un mémorial à l’intention des victimes, une photographie prise par une victime de prêtre pédophile a été installée près de l’hémicycle.
Mgr de Moulins-Beaufort, ainsi que Soeur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), ont déclamé au cours de la cérémonie un texte poétique exprimant la souffrance des victimes et l’ignominie des outrages subis. (cath.ch/cx/rz)