Le pape invite à devenir une traduction «originale» de l'Évangile
Devenir une «traduction» de l’Évangile, «originale», chacun à sa manière, et non pas une «répétition»: c’est l’invitation du pape François à l’Angélus du 31 octobre 2021, place Saint-Pierre. Le pape a également lancé un appel pressant pour la population haïtienne, s’inquiétant des conditions «extrêmes» de vie sur place.
En présence d’une foule très dense pressée sous sa fenêtre du palais apostolique, le pape a souligné que la Parole de Dieu ne pouvait pas être reçue comme «une nouvelle quelconque: elle doit être répétée, intégrée». Elle doit «résonner, retentir en nous, être ruminée», a-t-il ajouté en citant une expression de la tradition monastique.
«Le Seigneur ne cherche pas tant des commentateurs doués de l’Évangile, que des coeurs dociles, qui en accueillant sa Parole, se laissent changer de l’intérieur», a expliqué le pape. Cette Parole, a-t-il dit, «doit rejoindre tous les domaines de la vie: impliquer tout le cœur, toute l’âme, toute l’intelligence, toute la force».
Se «familiariser avec l’Évangile»
Le pontife a alors encouragé à «se familiariser avec l’Évangile, à le garder toujours à portée de main, à le lire et le relire, à s’en passionner». Il ne suffit pas de lire l’Évangile, a-t-il insisté, il faut le «comprendre, qu’il devienne une voix de notre conscience». En somme, «chacun de nous peut devenir une «traduction» vivante, différente, mais originale… pas une répétition! Une traduction originale de l’unique Parole d’amour que Dieu nous donne», a affirmé le pape.
En conclusion, le pape François a invité à répéter le premier des commandements, comme le scribe de l’Évangile: «Aimer Dieu de tout mon cœur, de toute mon intelligence, de toute ma force… et aimer mon prochain comme moi-même.» Il a laissé la foule avec cette question: «Ce commandement oriente-t-il vraiment ma vie»? Et de conseiller un examen de conscience, le soir, pour «voir si aujourd’hui nous avons aimé le Seigneur et si nous avons fait un peu de bien à ceux que nous avons rencontrés».
Haïti, dévastée par le séisme
A l’issue de l’Angélus, le pape a mentionné Haïti, dévastée par le séisme et la tempête tropicale Grace en août dernier: «Je demande aux responsables des Nations de soutenir ce pays, de ne pas le laisser seul», a-t-il déclaré.
Le pontife a exprimé sa préoccupation pour «les conditions extrêmes» de vie des Haïtiens, après avoir regardé l’émission «A Sua Immagine» de la chaîne de télévision Rai 1, qui retransmettait le témoignage d’un missionnaire camilien, le Père Massimo Miraglio: «Ce qu’il nous disait… de cette souffrance, de la douleur sur cette terre, et dans quel abandon. Ne les abandonnons pas!» s’est exclamé le pape.
«En rentrant chez vous, a aussi recommandé le pape à la foule nombreuse sous ses fenêtres, cherchez les nouvelles d’Haïti. Et priez, priez beaucoup.»
Dans un entretien à La Stampa en août dernier, le Père Miraglio avait parlé d’une situation «très grave», faisant état de besoins urgents de médicaments, nourriture et bâches pour abriter les déplacés. En montagne notamment, 95% des habitations avaient été détruites. Ces dernières semaines, les Haïtiens doivent faire face en outre à l’augmentation des violences et à une pénurie de carburant, sur fond de crise politique depuis l’assassinat du président le 11 juillet dernier.
En août dernier, le pape a fait un don de 200’000 euros pour aider les victimes du tremblement de terre. Lors de l’Angélus du 15 août, il a appelé à la solidarité pour «atténuer les conséquences de cette tragédie».
Le pape a enfin mentionné les victimes des intempéries au Vietnam et en Sicile. Alors que des milliers de Vietnamiens ont dû être évacués dans le centre du pays, en proie à des pluies diluviennes, le pape a assuré de ses prières pour les «familles qui souffrent». Le pontife a également exprimé son «encouragement» à tous ceux qui, parmi les dirigeants et l’Église locale, «se sont engagés pour répondre aux urgences».
«Je suis aussi proche des populations de la Sicile touchées par les intempéries», a ajouté le pape. Sous la tempête depuis plusieurs jours, l’infrastructure routière de l’île italienne a été submergée par les crues des rivières. (cath.ch/imedia/ak/bh)