Récolte de fonds presque achevée pour la caserne de la Garde suisse

La Fondation pour la caserne de la Garde suisse, à Rome, a récolté plus de 42 millions de francs sur les 50 nécessaires pour la rénovation du bâtiment. Les dons sont venus de sources variées, notamment dans le milieu catholique, mais également d’acteurs publics, tels que la Confédération.

Avec kath.ch

Un peu plus de 42 millions de francs ont été récoltés sous forme de dons et de promesses de don, sur un montant recherché de 50 millions, indique à cath.ch Jean-Pierre Roth, président de la Fondation pour la rénovation de la caserne de la garde pontificale.

Le Vatican avait donné son feu vert au projet de rénovation du bâtiment le 17 juin 2018. Une démarche rendue nécessaire par le fait que, depuis sa construction au début du 19e siècle, la caserne n’avait jamais fait l’objet d’une rénovation complète. Elle ne répond aujourd’hui plus aux standards actuels, ni en termes de conditions de logement et de vie, ni en termes de durabilité et d’écologie. Les travaux permettront aussi de répondre aux besoins liés à la prochaine augmentation des effectifs de la Garde, passant de 110 à 135 hommes. Ces travaux sont confiés à des bureaux d’architectes et d’ingénieurs suisses.

Malgré des oppositions venues de quelques membres de l’Assemblée fédérale, Jean-Pierre Roth confirme le soutien de la Confédération, à hauteur de 5 millions de francs.

Un Vatican riche?

Une contribution de 400’000 francs est cependant en suspens à Lucerne. Le Parti Socialiste (PS) local a fait opposition au projet. Lors du débat budgétaire, le président du PS, David Roth, a demandé la suppression de cette contribution du budget, arguant que le Vatican avait assez d’argent pour assurer seul sa sécurité. Une majorité de députés lucernois a cependant rejeté la motion socialiste.

«A l’évidence, nous avons sous-estimé la lenteur et la lourdeur des procédures vaticanes, ce qui devrait retarder l’exécution du projet»

Jean-Pierre Roth

Le montant du don n’a toutefois pas encore été décidé. Il le sera lors d’une session ultérieure, probablement en décembre 2021. Et en cas d’approbation, le PS pourrait lancer un référendum. Les cantons d’Argovie, de Saint-Gall, des Grisons, d’Uri, du Jura, de Schwytz, de Fribourg, de Glaris, d’Appenzell Rhodes-Intérieures, du Tessin et d’Obwald ont accepté de contribuer.

Selon Lara Tonet, porte-parole de la Fondation, les corporations ecclésiastiques cantonales ont jusqu’à présent versé un total de près de quatre millions de francs.

Jean-Pierre Roth rejette l’argument de la richesse du Vatican. «En termes de patrimoine c’est évidemment le cas, mais pas en termes de revenus courants. Les revenus courants du Vatican proviennent des musées, de la poste, de la banque vaticane et de la gestion du patrimoine immobilier, qui coûte aussi très cher à l’entretien. Les dépenses courantes sont allouées à l’administration vaticane et au réseau diplomatique. Le Vatican est donc toujours dépendant de dons pour équilibrer son budget. Avec le COVID et l’absence de pèlerins, la pression sur les revenus est devenue très forte».

Date d’ouverture des travaux incertaine

Sur place, la construction n’a pas encore commencé. Le projet est maintenant soumis par la Secrétairerie d’Etat à l’approbation de la commission interne de construction, explique Jean-Pierre Roth. De premières discussions ont eu lieu.

Mais ensuite, un accord de l’UNESCO sera nécessaire ainsi que la coordination des travaux avec l’Italie. «A l’évidence, nous avons sous-estimé la lenteur et la lourdeur des procédures vaticanes, ce qui devrait retarder l’exécution du projet», note le président de la Fondation. La fixation d’une date d’ouverture du chantier ne sera possible que lorsque les procédures internes seront terminées, précise-t-il.

Idéalement, la construction du nouveau bâtiment devrait commencer en 2023. Egalement idéalement, ce dernier devrait être inauguré le 6 mai 2027, date du 500e anniversaire du sac de Rome. (cath.ch/kath/arch/rz)