Oeuvre d'art sur l'avortement | © Don Urban/Flickr/CC BY-NC 2.0
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Aux Etats-Unis, un droit à l’avortement très permissif

Le droit à l’avortement sera âprement discuté aux Etats-Unis durant ces prochains mois et années. L’occasion de rappeler que le pays possède l’une des législations les plus libérales du monde en la matière.

Diverses démarches ont remis en cause, aux Etats-Unis, la légalité de l’IVG, ou avancé des strictes conditions pour sa pratique. La Cour suprême a notamment accepté d’examiner une loi du Mississippi interdisant la plupart des avortements à partir de la 15e semaine de grossesse, même en cas de viol ou d’inceste.

Ses rédacteurs, en 2018, ont expressément comparé la réglementation américaine à celle d’autres pays. Les législations sur l’IVG dans le reste du monde seront donc probablement mentionnées lorsque la plus haute instance juridique américaine entendra les arguments, en décembre 2021, sur la constitutionnalité de la loi du Mississippi.

En compagnie de la Chine et de la Corée du Nord

Les législateurs du Mississippi ont notamment relevé que les États-Unis était l’une des sept seules nations au monde à autoriser l’avortement non thérapeutique ou électif à la demande après la 20e semaine de gestation, rapporte Catholic News Agency (CNA). 75 % de toutes les nations ne permettent pas l’avortement après 12 semaines de gestation, sauf (dans la plupart des cas) pour sauver la vie et préserver la santé physique de la mère.

«Les États-Unis se retrouvent en compagnie de la Chine et de la Corée du Nord, qui sont parmi les seuls pays à autoriser les avortements facultatifs après 20 semaines de gestation», ont précisé les législateurs du Mississippi. «Ce n’est pas un progrès. Le temps est venu de le reconnaître», ont-ils ajouté. Les autres pays dans ce cas sont le Vietnam, le Canada, Singapour et les Pays-Bas.

La situation la plus proche de celle des Etats-Unis est celle des Pays-Bas. La loi néerlandaise sur l’interruption de grossesse autorise les avortements jusqu’à la 24e semaine de grossesse, «le moment où le fœtus devient viable en dehors de l’utérus de la mère». Les avortements après 24 semaines sont autorisés dans certaines circonstances, par exemple lorsque l’enfant à naître souffre d’un «trouble» non traitable ou est jugé susceptible de souffrir après sa naissance.

La Pologne la plus restrictive

Le Royaume-Uni, pays de 67 millions d’habitants ayant des liens culturels avec les États-Unis, autorise l’avortement pour des raisons socio-économiques jusqu’à 24 semaines, mais jusqu’à la naissance s’il existe un risque substantiel que l’enfant, s’il naissait, souffre d’anomalies physiques ou mentales telles qu’il serait gravement handicapé.

Le seul pays européen d’importance très restrictif envers l’avortement est la Pologne. Cette nation de 38 millions d’habitants, où l’Église catholique est encore très influente, n’autorise l’avortement qu’en cas de viol ou d’inceste, ou de risque pour la vie de la mère.

En Suisse, l’interruption de grossesse (IVG) peut avoir lieu jusqu’à la douzième semaine après les règles, ou après confirmation de l’âge de la grossesse par échographie. L’IVG est possible au-delà du délai légal si le médecin estime que la grossesse est de nature à mettre gravement en danger l’intégrité physique de la mère, ou bien si cette dernière se trouve en état de détresse profonde. (cath.ch/cna/arch/rz)

Oeuvre d'art sur l'avortement | © Don Urban/Flickr/CC BY-NC 2.0
12 octobre 2021 | 17:17
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
Avortement (195), Etats-Unis (539), loi (46), Pro-vie (17)
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