Rwanda: un couple tué lors du génocide en voie de béatification
L’Église catholique du Rwanda a entrepris la phase active du processus de béatification de Cyprien Rugamba et son épouse Daphrose, tués en 1994, lors du génocide contre les Tutsis, avec leur six enfants et leur nièce, après une nuit d’adoration.
Cyprien et Daphrose Rugamba étaient proches des pauvres. Ils ont refusé les divisions ethniques et choisi de rester dans leur pays, donnant un témoignage de foi rayonnant. Le couple est à l’origine de l’implantation de la communauté de l’Emmanuel au Rwanda. C’est le premier procès en vue d’une béatification de Rwandais, selon le site de la communauté.
Le processus de béatification a été lancé en septembre 2015 par Mgr Thaddée Ntihinyurwa, à l’époque archevêque de Kigali. Il a franchi une nouvelle étape, le 23 septembre 2021, avec la présentation du rapport final destiné au Vatican pour appréciation. Le document a été présenté lors d’une messe à l’église Regina Pacis du district de Gasabo, dans l’archidioèse de Kigali, la capitale. L’office religieux a été présidé par le cardinal Antoine Kambanda, archevêque de la capitale.
Accueil des enfants de la rue
«Le couple était un modèle, tant pour ses action caritatives, que religieuses. Ils ont créé un centre d’accueil des enfants de la rue: le CECYDAR (Centre Cyprien et Daphrose Rugamba). Pour beaucoup d’autres personnes, ils sont restés ensemble dans les moments difficiles et ont choisi l’unité», a déclaré le cardinal Kambanda lors de la messe. «La famille Rugamba était une lumière dans l’obscurité totale. Une lumière d’amour en période de haine. Elle a promu l’unité et l’amour», a-t-il ajouté dans des propos rapporté par le journal rwandais The News Times.
Un Prix posthume pour le couple
En 2018, le couple a été lauréat, à titre posthume, du Prix Unity Award, pour son «rôle important dans la promotion de l’unité et la lutte contre les comportements discriminatoires du régime génocidaire».
L’enquête de canonisation et de béatification a été menée par le curé de la paroisse Regina Pacis, le père Jean-Bosco Ntagungira. Il était à la tête d’une équipe composée d’auteurs, d’auditeurs, de prévenus, et d’un délégué épiscopal pour authentifier les témoignages recueillis. Elle comprenait aussi plus de 150 questions, a souligné The News Times, dans un autre article. (cath.ch/ibc)