Décès de Bernard Sesboüé, théologien «tous publics»

Le théologien français Bernard Sesboüé est décédé mercredi 22 septembre à l’âge de 92 ans. Connu pour ses talents d’enseignant et de vulgarisateur, le jésuite, longtemps professeur au Centre Sèvres à Paris, est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de théologie et de spiritualité.

Théologien «tous publics», comme le qualifie le journal La Croix qui annonce son décès, Bernard Sesboué a été également membre du Groupe oecuménique des Dombes pendant plus de quarante ans. 

N’ayant pas peur de se confronter aux sujets complexes, Bernard Sesboüé avait l’art de rendre accessibles les questions les plus difficiles, aussi bien par oral que par écrit.  Il n’a jamais hésité non plus à prendre position dans les débats de société ou au sein de l’Eglise.

Né à La Suze (Sarthe) en 1929, Bernard Sesboüé était entré au noviciat de Laval en 1948, après sa scolarité au collège jésuite du Mans, puis une licence de Lettres classiques à la Sorbonne. Après ses années de philosophie et de théologie à Chantilly (1952-1961) et son ordination sacerdotale (1960), il fait son « Troisième an » (année de discernement spirituel dans la Compagnie de Jésus) à Paray-le-Monial, puis part à Rome où il soutient une thèse de doctorat sur Basile de Césarée.

Enseignant et écrivain

Dès son retour en France, il enseigna la patristique et la dogmatique à la Faculté de théologie jésuite de Lyon-Fourvière (1964-1974). Maniant aussi bien la patristique que l’ecclésiologie,  il enseigna ensuite pendant plus de trente ans (1974-2007) au Centre-Sèvres – Facultés jésuites de Paris, tout en publiant ou dirigeant de nombreux ouvrages.

Travailleur infatigable, il n’est guère de questions théologiques auxquelles ce jésuite ne se soit pas frotté. Les titres de ses livres en témoignent, qu’il s’agisse de L’autorité dans l’Église, Le Salut ou encore Hors de l’Église point de salut.

Membre de la Commission théologique internationale (1981-1985), il y a côtoyé Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Très préoccupé d’œcuménisme, il prit part dès 1967 au travail du Groupe des Dombes et ce jusqu’en 2005.

Bernard Sesboüé n’hésitait pas à se lancer dans des ouvrages plus polémiques, afin de répondre, par exemple à Frédéric Lenoir (Christ, Seigneur et Fils de Dieu, DDB, 2010), ou dénonçant encore les « insinuations mensongères » de Dan Brown et de son Da Vinci Code.  (cath.ch/cx/mp)