Pape en Slovaquie: Le Christ a enduré la Croix pour les désespérés
Le Christ a choisi la Croix afin qu’il ne soit pas possible de trouver sur terre une personne désespérée «au point de ne pas pouvoir le rencontrer», a affirmé le pape François lors de la messe en rite byzantin qu’il présidait à Presov, dans l’est de la Slovaquie, le 14 septembre 2021, Fête de la Croix glorieuse.
Avant la célébration eucharistique, le Souverain pontife — apparaissant en forme — a salué la foule debout depuis la papamobile, accompagné du métropolite de Presov, Jan Babjak. Après un passage en sacristie, il a rejoint l’autel autour duquel étaient installées des icônes de la vierge et de saint Jean Chrysostome célébré ce jour.
Le Christ, a déclaré le pape dans son homélie devant plus de 40’000 fidèles présents, a choisi la voie la plus difficile: la Croix. «Parce qu’il ne doit se trouver personne sur terre qui soit désespéré au point de ne pouvoir le rencontrer, là même, dans l’angoisse, dans l’obscurité, dans l’abandon, dans le scandale de sa misère et de ses erreurs». «Là justement, où l’on pense que Dieu ne peut pas être, Dieu y est. Pour sauver quiconque est désespéré, il a voulu endurer le désespoir» sur la Croix.
Ne pas accepter un Dieu faible et crucifié, et rêver d’un dieu fort et triomphant est une grande tentation, a-t-il considéré. Certains aspirent à un christianisme de vainqueurs, à un christianisme triomphaliste qui ait de l’ampleur et de l’importance, qui reçoive gloire et honneur. Mais c’est «un christianisme sans la croix, mondain et stérile».
Il ne s’agit pas cependant de «réduire la croix à un objet de dévotion», encore moins à un symbole politique, à un signe d’importance religieuse et sociale. La croix ne peut pas être un «drapeau à élever, mais la source pure d’une nouvelle façon de vivre», a-t-il par ailleurs souligné. Celui qui a la croix «dans le cœur et pas seulement au cou», ne voit personne comme un ennemi, mais tous comme un frère et une sœur pour lesquels Jésus a donné sa vie. «Le témoin de la croix ne se souvient pas des torts du passé et ne se lamente pas du présent», a-t-il martelé.
«Ce sont eux nos héros»
Le témoin de la croix «poursuit une seule stratégie, celle du Maître: l’amour humble», a estimé le successeur de Pierre. Il n’attend pas des triomphes ici-bas, «parce qu’il sait que l’amour du Christ est fécond au quotidien et fait toutes choses nouvelles de l’intérieur, comme la semence tombée en terre, qui meurt et produit du fruit». Telles toutes les personnes humbles, simples, qui ont donné la vie en aimant jusqu’au bout. «Ce sont eux nos héros, les héros du quotidien, et ce sont leurs vies qui doivent changer l’histoire».
Parmi les prélats présents figure Mgr Irynej Bilyk, évêaue de l’Église gréco-catholique ukrainienne de la basilique pontificale Sainte-Marie-Majeure où le pape a l’habitude de se rendre avant et après chaque voyage. Également sur place, le cardinal Polonais Stanislaw Dziwisz, ancien secrétaire particulier de Jean Paul II, actuellement accusé d’avoir couvert plusieurs affaires d’abus sexuels.
La messe a été célébrée selon le rite byzantin ou rite constantinopolitain, l’un des rites liturgiques orientaux employé par dix-sept Églises catholiques orientales. La liturgie de saint Jean Chrysostome est la plus célébrée des divines liturgies dans les Églises de rite byzantin. Elle tient son nom de l’anaphore — la prière eucharistique, précédée des rites de préparation des Saints Dons — qui en constitue le cœur, attribuée à saint Jean Chrysostome.
Après la cérémonie, le Souverain pontife s’est rendu au séminaire de Presov pour le repas de midi. Il doit ensuite rejoindre à 16h le quartier Lunik IX de Kosice pour y rencontrer la communauté rom. (cath.ch/imedia/ah/gr)