Il y a 5 ans, le pape François canonisait Mère Teresa
Il y a cinq ans, le 4 septembre 2016, sous le ciel bleu et ensoleillé de Rome, le pape François déclarait la bienheureuse Agnès Gonxha Bojaxhiu, sainte Teresa de Calcutta. Retour sur ce moment fort pour l’Église catholique.
À 10h41, sur la place Saint-Pierre, la traditionnelle formule en latin avait été prononcée par le pape François. «Nous déclarons la bienheureuse Teresa de Calcutta sainte et nous l’inscrivons parmi les saints, en décrétant qu’elle soit vénérée en tant que telle par toute l’Église».
Avant même que le pontife ait fini sa phrase, la foule d’environ 100’000 pèlerins avait déclenché un tonnerre d’applaudissements. Au-dessus d’eux, depuis la façade de la basilique vaticane, le grand portrait de Mère Teresa leur adressait son beau sourire.
La canonisation avait été suivie par une messe de deux heures. Pendant l’homélie, François avait décrit cette petite religieuse catholique comme un «infatigable artisan de miséricorde» et comme une «figure emblématique de femme et de consacrée».
La foule avait fortement applaudi quand le pape avait confié: «Je crois qu’il nous sera un peu difficile de l’appeler sainte Teresa; sa sainteté nous est si proche, si tendre et si féconde que spontanément nous continuerons de lui dire: ›Mère Teresa’».
«Sa mission dans les périphéries des villes et dans les périphéries existentielles perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres», avait affirmé le pontife. Il avait conclu en appelant chacun à porter «son sourire dans son cœur» et l’offrir «surtout à ceux qui souffrent».
1’500 pauvres aux places d’honneur
Pour refléter l’engagement de Mère Teresa envers les personnes les plus marginalisées de la société, le pape avait également invité environ 1’500 sans-abri et pauvres, tous pris en charge par les membres italiens de l’ordre de Mère Teresa, les Missionnaires de la Charité.
Ils avaient d’ailleurs assisté à la célébration aux places d’honneur. Après la messe, des pizzas napolitaines leur avaient été offertes dans la Salle Paul VI au Vatican, servies par les religieux et religieuses de la congrégation fondée par la sœur macédonienne.
Son court chemin vers la sainteté
Traditionnellement, pour ouvrir une cause de béatification et canonisation, le Vatican doit attendre 5 ans après la mort de la personne en question. Dans le cas de Mère Teresa, le pape Jean Paul II a accordé une dispense spéciale et a ouvert le procès en 1999, soit seulement deux ans après sa mort.
Le 19 octobre 2003 le pape polonais a déclaré Mère Teresa bienheureuse après la reconnaissance de la guérison miraculeuse d’une femme indienne en septembre 1998. Cette femme de 30 ans, Monica Besra, avait une tumeur à l’abdomen qui a disparu après qu’elle ait été accueillie par les Missionnaires de la Charité et que les religieuses aient passé un médaillon béni par la fondatrice de leur ordre sur l’estomac de la malade.
Le deuxième miracle, qui a ouvert la voie à la canonisation, a été approuvé par le pape François le 17 décembre 2015. En 2008, un homme brésilien, Marcilio Haddad Andrino, avait prié pour l’intercession de Mère Teresa après avoir découvert qu’il était atteint par plusieurs tumeurs au cerveau. Il était censé être opéré après la dégradation de son état, mais quand les médecins sont rentrés dans la salle opératoire, ils l’ont trouvé inexplicablement guéri. (cath.ch/imedia/ih/rz)
La vie extraordinaire de Mère Teresa
Agnès Gonxha Bojaxhiu est née en 1910 à Üsküb, dans l’Empire ottoman – aujourd’hui Skopje, en Macédoine du nord – chez des parents commerçants catholiques albanais. À 18 ans, elle rentre chez les religieuses de Notre-Dame-de-Lorette dans un couvent en Irlande, où elle prend le nom de Thérèse, en référence à sainte Thérèse de Lisieux.
En 1929, elle rejoint Calcutta en Inde où elle prononce ses vœux définitifs, et découvre la misère des quartiers populaires. En 1946, elle ressent un fort appel du Christ à se mettre au service des pauvres.
Elle décide alors, en 1950, de fonder la congrégation des Missionnaires de la Charité, reconnaissables par leurs célèbres robes blanches et bleues qui rappellent les saris indiens. Sa congrégation se charge de soigner et de soutenir les pauvres et les malades, en particulier les lépreux dont personne ne veut à Calcutta. Son action émerveille et en 2015, l’organisation comptait plus de 5’000 religieux et religieuses aux quatre coins du monde.
Après des années à faire face malgré une santé fragile, Mère Teresa est morte à Calcutta à l’âge de 87 ans dans la maison mère des Missionnaires de la Charité, le 5 septembre 1997. IH