Berne: commémoration de la persécution des minorités religieuses

Les militants de différentes organisations de défense des minorités chrétiennes ont manifesté, le 21 août 2021 sur la Münsterplatz de Berne, pour rappeler la persécution des minorités religieuses à travers le monde. «Statistiquement, les chrétiens sont le plus souvent victimes de violences», ont-ils déclaré lors de l’action organisée par «Persécution.ch», une association membre du Groupe de travail pour la liberté religieuse (GLR).

Kath.ch/Traduction adaptation Bernard Hallet

En raison de la pandémie de covid-19, l’action sur la Münsterplatz de Berne s’est déroulée sans public. Pour commémorer les victimes de persécutions, les militants, vêtus de noir, ont dressé des croix en bois et déposé des roses à leurs pieds.

Journée de commémoration de l’ONU

Le groupe «Persécution.ch» a organisé l’action du 21 août en lien avec la Journée internationale de commémoration des victimes de la violence, fondée sur la religion ou la croyance, mise en place par l’Organisation des Nations Unies. Cette journée est célébrée pour la 3^e fois le 22 août.

«Persécution.ch» fait partie du Groupe de travail sur la liberté religieuse (GLR) de l’Alliance évangélique suisse (AES). Ce mouvement comprend des églises nationales réformées, des églises libres et des organisations chrétiennes.

«La liberté de religion n’a jamais été aussi menacée qu’aujourd’hui», a déclaré, dans un communiqué de presse, Christian Forster, chef du GLR. «Actuellement, un chrétien sur huit souffre de discrimination et de persécution en raison de sa foi», a-t-il détaillé. «Et malheureusement, la situation s’aggrave chaque année». Christian Forster a appelé le gouvernement suisse et la communauté internationale à porter leur attention sur ces «développements inquiétants».

Dans les relations avec les pays concernés, la situation des minorités religieuses est trop souvent ignorée, a-t-il ajouté. «Les intérêts économiques priment, au détriment de la défense des droits de l’homme, dont la liberté de croyance fait partie intégrante.»

Augmentation du nombre de chrétiens assassinés

Les militants s’appuient sur les données de l’Index mondial de persécution 2021 de l’ONG protestante de défense des chrétiens «Portes Ouvertes». Selon l’Index 2021 de l’organisation, le nombre de chrétiens assassinés en raison de leur foi est passé de 2’983 à 4’761 en 2020.

Neuf personnes sur dix sont mortes en Afrique subsaharienne, souvent à cause de la violence islamiste, poursuit le rapport. Au Nigeria, 3’530 chrétiens ont été tués en 2020.

C’est, selon Franklyne Ogbunwezeh, chrétien du Nigeria venu témoigner à cette occasion, le pays où le nombre de chrétiens menacés de mort est de loin le plus élevé. Il a évoqué les violences perpétrées contre cette communauté religieuse. Sa sœur a été tuée dans une attaque du groupe islamiste Boko Haram. «Dans de nombreux endroits au Nigeria aujourd’hui, il est très dangereux d’être un chrétien», a-t-il souligné.

En particulier dans le nord de son pays, les chrétiens sont délibérément chassés. Franklyne Ogbunwezeh voit derrière cela une stratégie d’islamisation «claire». La charia a été introduite dans douze États fédéraux, et les chrétiens sont de plus en plus contraints d’y «obéir». (cath.ch/kath.ch/bal/bh)