Mgr Duffé: «Notre monde a besoin de bienveillance»

Mgr Bruno-Marie Duffé a achevé, le 1er juillet 2021, son mandat en tant que secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral. Le prêtre français invite à déployer de nouveaux modes de relations entre nous et notre environnement et à relever le «défi de l’espoir».

Mgr Bruno-Marie Duffé, prêtre du diocèse de Lyon, avait été choisi par le pape François en juin 2017 pour seconder le cardinal Peter Turkson à la tête du dicastère pour le service du développement humain intégral. Pour le portail Vatican News, le 9 août 2021, il dresse un premier bilan de sa mission au Vatican.

Difficulté à vivre ensemble

Le prêtre lyonnais estime que le dossier de la santé a particulièrement marqué son mandat. «Parce que nous sommes encore en train de vivre cette pandémie qui nous interroge de manière assez radicale sur la place importante de la santé dans la vie et les conséquences de notre mode de développement qui, sans doute, n’est pas pour rien dans les virus et dans le développement de certaines pathologies, de certaines maladies». Se référant à l’encyclique Laudato si’ (2015) Mgr Duffé relève que «la mission qui nous a été confiée de la part du Saint-Père, est cette redécouverte de la création».

Il s’agit aussi, pour lui, «d’écouter notre très grande difficulté à vivre ensemble». Dans cette phase de transition, «nous avons besoin de tous les acteurs, de tous ceux qui portent les convictions, qu’elles soient de la religion chrétienne ou des autres religions, pour construire, reconstruire, déployer un nouveau mode de relations entre nous et un nouveau mode de dialogue entre tous».

Une Eglise dans un monde inquiet

Dans ce contexte de crise, l’ancien secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral invite à repenser nos modèles de développement, d’interaction. Un des défis, est, pour lui, de réapprendre la limite et le rythme. «Nous sommes dans un rythme effréné. Le mouvement de l’activité, de l’information, de la communication, des échanges est sans fin. Il y a nécessité de penser la limite, sinon nous sommes épuisés».

Mgr Duffé appelle aussi à revisiter la mémoire, sans laquelle «nous ne pouvons pas être en harmonie ou en tout cas en paix avec la nature, en paix les uns avec les autres (…)».

Il estime que, dans la réforme menée par le pape François, «il s’agit d’ouvrir des chemins, des perspectives pour que les baptisés soient des acteurs de la mission. Nous sommes une Église au milieu d’un monde inquiet, parfois même angoissé». (cath.ch/vaticannews/hd/rz)