Dix chanteuses et chanteurs qui revendiquent leur foi catholique

La chanteuse américaine Britney Spears a récemment révélé sur les réseaux sociaux qu’elle était désormais catholique pratiquante. Une démarche plutôt rare dans le monde de la musique, mais qui mérite d’être relevée avec quelques exemples.

Les artistes de grande diffusion sont souvent réfractaires à parler de leurs convictions religieuses. Beaucoup craignent sans doute de se prononcer sur des questions considérées comme clivantes. Certains osent cependant franchir le pas, et parmi eux, des catholiques. cath.ch en a sélectionné dix.

Le 5 août 2021, Britney Spears a posté sur Instagram un message affirmant: «Je reviens tout juste de la messe…je suis catholique maintenant…Prions». La star de la pop, qui se débat actuellement avec la justice américaine pour mettre fin à sa mise sous tutelle, a-t-elle pour autant débuté un véritable chemin de foi? Difficile à dire, tant les artistes de renommée mondiale peuvent être versatiles dans ce domaine.

Le site américain Catholic News Agency (CNA) remarque que le message Instagram a été supprimé peu de temps après sa diffusion. Des médias estiment toutefois que la conversion de l’interprète de Baby one more time est plausible, considérant qu’elle a déjà posté par le passé des contenus à caractère religieux.

Dans le monde de la pop music américaine, d’autres figures sont connues pour avoir un ancrage de plus longue date dans le catholicisme. C’est le cas de Gwen Stefani, l’ancienne chanteuse du groupe No Doubt, surtout populaire dans les années 1990.

Son mari actuel, le chanteur de country Blake Shelton, a déclaré qu’il avait trouvé Dieu grâce à elle. L’interprète de Hollaback Girl a pu l’épouser devant le prêtre, en 2019, après que l’Eglise ait annulé son mariage précédent.

En 2018, Gwen Stefani affirmait que sa foi était «quelque chose que ma maman a planté en moi quand j’étais encore petite fille… c’est un voyage».

De façon plus insolite, l’icône pop Lady Gaga a, par le passé exprimé ses convictions religieuses, tout en postant des photos d’elle participant à une messe et posant aux côtés d’un prêtre. Elle avait pourtant scandalisé les milieux catholiques en interprétant une chanson intitulée Judas (2011), perçue comme insultante pour la figure de Marie-Madeleine.

En 2016, ces messages ont provoqué de nombreuses réactions contrastées. La blogueuse catholique Becky Roach avait critiqué ces célébrités qui «partagent des passages de la Bible, citent des prêtres et chantent de la musique chrétienne (…) alors qu’en même temps, elles mènent un style de vie typiquement hollywoodien, sans rapport avec les valeurs chrétiennes (…)» Lady Gaga, lui avait répondu que «Dieu n’est jamais une mode, peu importe qui est le croyant».

Est-ce un hasard? Le chanteur et acteur Bradley Cooper, qui a partagé avec elle l’affiche du film A Star is Born (2018), revendique lui aussi des convictions chrétiennes. Baptisé et élevé dans le catholicisme, il a déclaré que sa foi lui venait principalement de son père. En avril 2021, sur le site aleteia.org, il expliquait avoir toujours aimé la façon dont il priait. «Il y avait beaucoup de raisons pour lesquelles je voulais être comme mon père (…) mais en faisant cela, en suivant le rituel, j’ai commencé à croire en Dieu». Quand on demande aujourd’hui à Bradley Cooper s’il est une personne spirituelle, il répond: «C’est comme si on me demandait si je respire».

Même lorsque des artistes affirment leur foi chrétienne, il arrive souvent que leur relation avec l’Eglise soit chaotique. C’est le cas notamment pour Bruce Springsteen. L’auteur du tube Born in the USA, aujourd’hui âgé de 71 ans, a eu en ce sens un parcours compliqué. Elevé dans la religion catholique, ayant même été un temps servant de messe, il a rejeté, dans son jeune âge, le concept même de religion.

Une situation qui a cependant évolué avec le temps et les expériences. Bruce Springsteen assure aujourd’hui avoir trouvé un «équilibre» entre la doctrine catholique et ses croyances.

Il a assuré qu’il s’efforçait de maintenir une relation personnelle avec Jésus, qu’il considère comme «l’un de ses pères», en fait le «Père suprême». En 1975 déjà, dans sa chanson Born to run, il évoquait sa conviction que l’amour de Jésus est salvateur.

La chanteuse née au Canada Avril Lavigne a également pris ses distances, à un moment de sa vie, avec l’institution catholique. Dans une interview au site USA Today en 2019, elle se souvient avoir été heureuse de chanter à l’église quand elle était petite. Elle confie cependant avoir été «dissuadée» d’aller à la messe à cause d’une éducation religieuse trop stricte. La chanteuse assure avoir, malgré cela, conservé une relation personnelle avec Dieu. ” Je ne suis pas une folle de la Bible, mais j’ai la foi».

Une foi qui s’est approfondie à l’occasion d’un coup du sort qui a frappé la Franco-canadienne de 38 ans en 2013. Elle a dû en effet se battre pour sa vie après avoir été piquée par une tique et avoir contracté la maladie de Lyme. La chanson Head above Water, qui parle de son combat contre l’affection, a bénéficié d’une étonnante seconde place dans le palmarès musical «Hot Christian Songs», publié par le magazine américain Billboard.

Une autre figure de la musique dont la foi a été confrontée à la maladie est Andrea Bocelli. Le chanteur d’opéra italien âgé de 62 ans est atteint depuis sa naissance d’un glaucome congénital qui lui a fait perdre la vue alors qu’il n’avait que 12 ans. Il a attribué le succès qu’il a connu malgré cette épreuve à un «dessein supérieur».

Il a fréquemment évoqué, dans la presse, sa fervente foi catholique, sa «raison de vivre», redécouverte après une période d’agnosticisme par la lecture de Tolstoi.

En avril 2020, alors que le nord de l’Italie était en pleine crise sanitaire, le ténor a donné un récital de 25 minutes dans une cathédrale de Milan à moitié vide. Suite à l’événement, il s’est dit heureux de «prier, dans la maison de Dieu et le jour de la principale célébration chrétienne, pour que nous puissions surmonter le plus tôt possible cette période dramatique».

La pandémie a aussi eu un impact sur la foi de Harry Connick Jr. Dans une interview de mars 2021 au magazine Forbes, il confie qu’il y a eu pour lui «toutes sortes de tests et de circonstances sans précédent à la suite de la pandémie», qui ont chamboulé sa manière de concevoir le monde. «Malgré cela, la foi a toujours été présente, mais elle s’est certainement transformée, a grandi et a évolué», a relevé le pianiste.

D’un père catholique et d’une mère juive, l’acteur et chanteur américain a opté assez tôt pour cette première religion. Il a choisi d’être baptisé en toute conscience à l’âge de 14 ans. Il a fréquemment affirmé que les deux choses principales dans sa vie étaient la famille et la foi. Son dernier album, qui développe des thèmes chrétiens, s’appelle d’ailleurs Alone With my Faith (Seul avec ma foi).

Plus proche de nous, des artistes d’expression française ont aussi réalisé leur «coming out» religieux. Vianney est l’un de ceux qui a eu le courage d’évoquer publiquement ses convictions catholiques. Celui dont le prénom fait référence au curé d’Ars, a exprimé dans le magazine Le Point, en avril 2021, à quel point sa foi et sa spiritualité le structurent et le nourrissent. «Je suis catholique parce que mes parents l’étaient, explique le chanteur. Mais la religion est une étiquette, qui compte moins pour moi que l’intuition du Ciel et d’une mission qu’Il nous donne: celle de l’amour.»

Celui qui a fait partie des coachs de l’émission de télécrochet The Voice en 2021 dit retrouver une forme de spiritualité dans la musique, «un mystère» qui le dépasse et qui le transcende.

Natasha St-Pier est une autre artiste francophone portée par sa foi. «J’ai toujours été connectée avec la religion. Mes parents sont croyants. Et l’église était à côté de mon école (publique) où je suivais des cours de religion et recevais les sacrements…», explique-t-elle en août 2020 sur RFI musique.

Le fait qu’elle ait débuté sa carrière avec la chanson Je n’ai que mon âme n’était sans doute pas un hasard. La carrière de la Québécoise a pris un tournant encore plus spirituel il y a quelques années. En 2018, elle dédiait en effet l’album Aimer c’est tout donner à la carmélite française Thérèse de Lisieux. Natasha St-Pier a signé en 2020 l’album Croire, qui célèbre la foi et la maternité à travers de grandes figures féminines mystiques. (cath.ch/ag/arch/rz)