Sœur Véronique

Evangile de dimanche: Fête-Dieu!

Serait-ce la fête de Dieu, comme nous ne manquons pas de célébrer la fête de nos parents, de nos amis? Alors, est-ce une invitation à lui offrir nos vœux ou des cadeaux? Pourquoi pas, si nos présents s’expriment en engagements nouveaux au service de nos proches et en solidarité avec les plus lointains?

La Fête-Dieu… qui évoque processions dans les rues et reposoirs fleuris, voulant honorer la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, sous les formes sensibles du pain et du vin consacrés… Mais alors, n’est-ce pas plutôt Jésus, Fils de Dieu et Dieu lui-même qui nous fait en ce jour le plus merveilleux des cadeaux, celui de son Eucharistie? Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps…

L’événement raconté par Marc commence par une note étonnante. Aux disciples demandant où préparer la Pâque, Jésus donne un signe: vous trouverez un porteur d’eau! Voilà qui n’est pas habituellement le travail des hommes. Cela a tout l’air d’un signe convenu à l’avance qui laisse entendre que Jésus avait un réseau d’amis, prêts à lui rendre service. Deuxième notation surprenante: vous trouverez une salle toute prête!

Comment ne pas faire le rapprochement avec l’entrée de Jésus à Jérusalem le jour des Rameaux, où il avait dit aux disciples: vous trouverez un ânon… L’événement est clairement messianique et tout se déroule, dans les deux situations, comme Jésus l’avait prophétiquement annoncé.

«Jésus, lui, va établir une nouvelle Alliance entre Dieu et l’humanité entière car il donne à sa propre mort un sens sauveur et universel.»

L’évangile de cette fête se poursuit par le récit très sobre de l’institution de l’Eucharistie. Prenez, ceci est mon corps. Dans la langue de Jésus, l’araméen, le mot corps ne désigne pas la chair humaine, mais la personne tout entière. Jésus ne donne donc pas sa chair à manger (interprétation occidentale!) Il annonce que sa personne va être livrée à la mort et que nous pouvons communier à cela.

Pareillement avec la coupe de vin. L’expression mon sang en langage sémitique signifie ma vie. Les disciples ne boivent pas du sang humain; ils communient à la personne du Christ qui donnera sa vie sur la croix. D’ailleurs, les disciples ont bu avant que Jésus ait donné le sens de son geste. Il dira: ceci est le sang de l’Alliance versé pour la multitude.

Jadis, au Sinaï. Dieu avait conclu un pacte de communion avec Israël, le peuple élu. Après avoir lu la loi divine, Moïse avait scellé cette première alliance par le sang de jeunes taureaux immolés. Jésus, lui, va établir une nouvelle Alliance entre Dieu et l’humanité entière car il donne à sa propre mort un sens sauveur et universel. Son sang va être versé pour la multitude. Encore une expression sémitique qui désigne l’ensemble de l’humanité.

Ce geste d’alliance regarde à la fois le passé et l’avenir: il récapitule la vie de Jésus, vie donnée, livrée pour l’unité de tous les hommes, et il oriente le regard vers le Royaume annoncé, vers la Résurrection: étape nouvelle pour tout le peuple des baptisés. Vin nouveau dans des outres neuves.

Irons-nous nous désaltérer?

Sœur Véronique | Vendredi 4 juin 2021


Mc 14, 12-16.22-26

Le premier jour de la fête des pains sans levain,
où l’on immolait l’agneau pascal,
les disciples de Jésus lui disent :
« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs
pour que tu manges la Pâque ? »
Il envoie deux de ses disciples en leur disant :
« Allez à la ville ;
un homme portant une cruche d’eau
viendra à votre rencontre.
Suivez-le,
et là où il entrera, dites au propriétaire :
«Le Maître te fait dire :
Où est la salle
où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?»
Il vous indiquera, à l’étage,
une grande pièce aménagée et prête pour un repas.
Faites-y pour nous les préparatifs. »
Les disciples partirent, allèrent à la ville ;
ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit,
et ils préparèrent la Pâque.

Pendant le repas,
Jésus, ayant pris du pain
et prononcé la bénédiction,
le rompit, le leur donna,
et dit :
« Prenez, ceci est mon corps. »
Puis, ayant pris une coupe
et ayant rendu grâce,
il la leur donna,
et ils en burent tous.
Et il leur dit :
« Ceci est mon sang,
le sang de l’Alliance,
versé pour la multitude.
Amen, je vous le dis :
je ne boirai plus du fruit de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai, nouveau,
dans le royaume de Dieu. »

Après avoir chanté les psaumes,
ils partirent pour le mont des Oliviers.

La Sainte Cène de Juan de Juanes, 1556, Espagne
4 juin 2021 | 17:00
par Sœur Véronique
Temps de lecture : env. 3  min.
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