Pérou: l'épiscopat condamne les meurtres du Sentier Lumineux
Le président de la Conférence épiscopale péruvienne (CEP), Mgr Miguel Cabrejos, a condamné le meurtre de 16 personnes, le 23 mai 2021, par le groupe communiste Sentier lumineux dans la vallée des rivières Apurimac, Ene et Mantaro (Vraem), au centre du Pérou.
«Personne n’a le droit de prendre la vie de quelqu’un. La vie est sacrée. J’exprime ma plus profonde condamnation du meurtre cruel de 16 personnes, dont des femmes, des enfants et des jeunes, par des terroristes du Sentier Lumineux dirigés par Victor Quispe Palomino», a déclaré l’archevêque de Trujillo dans un communiqué.
Selon le journal El Comercio, les meurtres auraient eu lieu dans la nuit du dimanche 23 mai, dans un bar de la ville de San Miguel del Ene, dans la province de Satipo. Des tracts portant des phrases telles que «Nettoyez le Vraem et le Pérou des repaires de malfaisants, de parasites et de corrompus» ont été trouvés à côté des corps.
Le Sendero Luminoso, d’obédience maoïste et décrit comme l’une des organisations terroristes les plus sanguinaires est apparu en 1980 et a causé des dizaines de milliers de morts dans tout le pays. Bien que son chef et fondateur Abimael Guzman ait été capturé en 1992, des groupuscules sont restés actifs dans le Vraem, une zone difficile d’accès.
Election présidentielle tendue
Ces violences s’inscrivent dans le cadre de l’élection présidentielle du 6 juin où la candidate Keiko Fujimori, fille du dictateur déchu, se présente contre le communiste Pedro Castillo du parti Pérou Libre. «Quiconque vote pour Keiko Fujimori est un traître, un assassin du Vraem, un assassin du Pérou ! Plus jamais Fujimori !» ont écrit les terroristes sur le lieu des meurtres.
Dans sa déclaration, Mgr Cabrejos a affirmé que «cet événement tragique nous rappelle l’ère de barbarie et de terreur qu’a connue le pays pendant plus de 20 ans, qui a fait plus de 70’000 morts et un grand nombre de disparus. «Plus jamais le terrorisme. Plus jamais de violence au Pérou, d’où qu’elle vienne. Notre pays a le droit de vivre en paix et de construire un avenir qui profite à tous», conclut le prélat. (cath.ch/acip/mp)