En 2020, 1’400 personnes sont mortes en traversant la Méditerranée
80 millions: c’est le nombre de personnes ayant fui leur lieu de vie en 2020, a indiqué le Père Camillo Ripamonti, directeur du Centre Astalli, à Rome, le 20 avril 2021. Le prêtre italien présentait le rapport annuel compilé par son centre venant en aide aux réfugiés dans la Ville Éternelle.
En ouverture cette conférence, le président du Parlement européen, David Sassoli, a remercié le centre jésuite pour son action. Il a appelé l’Union Européenne à mener une action courageuse et coordonnée pour faire face au phénomène migratoire dans le sillage de cette initiative. Il est temps selon lui de revenir à une «Europe altruiste» à l’image de celle souhaitée par le pape François.
Le Père Ripamonti a ensuite dressé un état des lieux de la situation migratoire dans le monde et en Europe. L’année dernière, quelque 80 millions de personnes ont cherché à fuir leur lieu de vie dont plus de la moitié – 45 millions – se sont réfugiés dans leur propre pays.
Dans l’ensemble, la pandémie a aggravé la situation des réfugiés, a alerté le directeur en faisant remarquer que 90 pays avaient fermé leurs frontières aux migrants. La Syrie, le Venezuela, l’Afghanistan, le Soudan du Sud et le Myanmar sont les pays qui ont été le plus touchés par ces flux migratoires.
Une érosion du droit d’asile
Le prêtre a également évoqué plus particulièrement l’immigration vers Italie, pays dans lequel 34’000 personnes sont arrivées par voie maritime en 2020. Sur les 13’000 personnes cherchant à rejoindre la péninsule italienne depuis la Libye, quelque 11’000 personnes ont été interceptées par les autorités libyennes et ramenées à terre. Les jésuites estiment en outre que 1’400 personnes seraient mortes en tentant de traverser la Méditerranée.
Arrivés en Italie, les migrants ont également pâti de la pandémie, s’est attristé le prêtre: les jésuites affirment avoir accompagné plus de 17’000 personne en 2020. Le Père Ripamonti a critiqué les politiques sécuritaires italiennes ayant «rendu la vie impossible aux réfugiés». Il a notamment cité les restrictions qui ont ralenti le renouvellement des permis de séjour et s’est inquiété du nombre croissant de femmes migrantes seules avec enfants.
«Nous assistons à une sorte d’érosion du droit d’asile», s’est attristé le religieux. À ses yeux, le nouveau Pacte européen sur l’asile et l’immigration demeure insatisfaisant pour changer la situation des migrants en Europe. (cath.ch/imedia/cg/bh)