Lyon: les victimes du Père Preynat définitivement déboutées
Les victimes du Père Preynat ont été définitivement déboutées dans leurs poursuites contre le cardinal Philippe Barbarin. La Cour de cassation a rejeté, le 14 avril 2021, le pourvoi qu’elles avaient formé contre le cardinal pour non-dénonciation d’abus sexuels sur mineurs.
En pleine libération de la parole de victimes d’agressions sexuelles, la décision de la Cour de Cassation dans l’affaire Barbarin était très attendue. La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français a rejeté, le 14 avril, le pourvoi formé par des victimes du Père Preynat. Elles sont donc définitivement déboutées dans leurs poursuites contre le l’ex Primat des Gaules pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles qu’elles ont subies quand elles étaient mineures et dont il avait été mis au courant.
Relaxe définitive
La Cour de Cassation a estimé que l’obligation de dénonciation disparaissait à partir du moment où les victimes, devenues majeures, étaient elles-mêmes en mesure de porter plainte. La relaxe du cardinal Barabarin étant définitive sur le plan pénal, les parties civiles n’auraient été fondées qu’à réclamer d’éventuels dommages et intérêts si la Cour leur avait donné raison.
Agressés dans les années 1990 par Bernard Preynat, à Lyon, huit scouts de la troupe Saint-Luc, à Sainte-Foy-lès-Lyon, étaient parties civiles dans le procès visant le cardinal Barbarin. D’abord condamné en mars 2019 par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs, l’ancien archevêque de Lyon a été relaxé par la cour d’appel en janvier 2020. Le pourvoi en cassation formé par les parties civiles constituait une nouvelle étape judiciaire pour l’ancien primat des Gaules.
Quant à Bernard Preynat il a été condamné, le 16 mars 2020, à cinq ans de prison ferme pour plusieurs agressions sexuelles sur de jeunes scouts dans les années 80 et 90.
Si les poursuites pénales sont donc épuisées, le cardinal Barbarin a néanmoins payé un lourd tribut dans cette affaire qui a fini par le contraindre à la démission accepté par le pape François en mars 2020. Il officie désormais comme aumônier dans le diocèse de Rennes. (cath.ch/ag/bh)