Le pape prie le Chemin de Croix avec les enfants
Le pape François a présidé le Chemin de Croix sur la place Saint-Pierre de Rome, vendredi 2 avril à 21h00. Pour cette deuxième Via Crucis en temps de pandémie, il a prié avec les enfants qui avaient élaboré les quatorze méditations de l’office.
Il doit avoir quatre ou cinq ans. Seul sur le podium dominant la place Saint-Pierre, le petit enfant semble impressionné. Le pape François se rapproche, lui caresse les cheveux et se baisse pour lui glisser quelques mots. Puis un autre arrive. Moins timide que le premier, il ouvre les bras pour embrasser le pontife de 84 ans. Un troisième vient enfin, masque sous le menton.
Tel un grand-père bienveillant, le pape échange quelques gestes affectueux puis, simplement, retourne vers la basilique. Il est 22h et l’évêque de Rome vient d’achever une Via Crucis qu’il avait spécialement destinée aux jeunes.
Les croix des enfants ne sont pas plus légères que celles des adultes
C’est autour de l’obélisque de la place Saint-Pierre et entourés par les colonnades du Bernin qu’une dizaine d’enfants et de scouts ont parcouru les 14 stations du Chemin de Croix. Comme l’année précédente, les conditions sanitaires n’ont pas permis que la Via Crucis se tienne au Colisée, comme le veut la tradition.
Dans un cadre recueilli – seules 250 personnes ont pu assister à l’office dont une trentaine de cardinaux -, les méditations ont accompagné les extraits d’Évangile commémorant la Passion du Christ, de sa condamnation par Pilate à sa mise au tombeau. Elles avaient été rédigées avec l’aide de jeunes enfants et adolescents de la paroisse des Saints-Martyrs-de-l’Ouganda de Rome et du groupe scout «Foligno I» d’Ombrie.
À chaque station était raconté un épisode douloureux éprouvé par un enfant. Peines, moqueries, hontes ou bien peurs, ces «croix» supportées par les enfants ne sont «ni plus légères ni plus lourdes que celles des grands» a-t-on pu entendre.
La douleur de la pandémie
À la neuvième station comme à la treizième, les jeunes ont confié la douleur que la pandémie du Covid-19 a provoquée en eux. «De l’ambulance sont descendus des hommes qui ressemblaient à des astronautes, couverts de combinaisons, gants, masques et visières, ils ont emmené grand-père qui avait du mal à respirer depuis quelques jours», a raconté un jeune garçon au micro. «C’était la dernière fois que je voyais grand-père. Il est mort quelques jours après à l’hôpital, j’imagine en souffrant aussi de solitude».
Pour chacune des souffrances énoncées, le pape s’est montré attentif. Puis, simplement, à chaque station, il a adressé une prière au Seigneur. En écho à la peine de ce jeune qui a perdu son grand-père, le pontife a fait cette demande : «Donne-nous de te sentir proche comme présence consolatrice et réconciliatrice, jusqu’au moment où, par un don de ta providence, tu nous appelleras à être ›un’ avec toi». (cath.ch/imedia/hl/mp)