La violence contre les Asio-Américains dénoncée

Des dirigeants de l’Eglise catholique aux Etats-Unis ont dénoncé, fin mars 2021, les violences touchant depuis quelques temps les citoyens d’origine asiatique. Certains mettent en relation ce phénomène avec les déclarations anti-chinoises de Donald Trump.

Le 16 mars 2021, à Atlanta (Géorgie), Robert Long, âgé de 21 ans, a tué huit personnes à l’arme à feu dans plusieurs salons de massage de la ville. Six des victimes étaient des femmes d’origine asiatique. Bien que la motivation raciste de l’attaque soit encore incertaine, ce nouvel épisode vient s’ajouter à la liste des violences touchant les Asio-Américains, en constante augmentation depuis quelques années. Les actes contre cette population ont notamment augmenté de 150% en 2020.

Les catholiques contre le racisme

Ce constat a poussé des institutions et des personnalités catholiques du pays à tirer la sonnette d’alarme. Deux universités jésuites du pays ont récemment tenu des veillées de prière pour dénoncer ce phénomène, rapporte Catholic News Service (CNS). Les événements incluaient un débat sur les meilleures façons de soutenir la communauté asiatique aux Etats-Unis.

Des évêques et des religieuses se sont également publiquement exprimés contre le racisme. «Nous devons soutenir toutes les victimes de violences et nous montrer solidaires avec les plus vulnérables dans nos communautés», a déclaré Mgr Gregory J. Hartmayer, archevêque d’Atlanta, après la tuerie du 16 mars. Il a également appelé tous les chrétiens à agir pour mettre un terme à «tous les types de racisme et de discriminations».

La rhétorique de Donald Trump au pilori

Mgr Oscar A. Solis, archevêque de Salt Lake City (Utah), a exhorté à un débat national pour confronter les préjugés anti-asiatiques, qui «ont pris la forme d’une violence physique».

Le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, s’est spécifiquement adressé à ses «frères et sœurs de la communauté asio-américaine», assurant que son diocèse et toute l’Eglise se tenaient à leurs côtés, dans ce moment «de chagrin et d’horreur».

L’augmentation des actes touchant les Asio-Américains est particulièrement notable depuis l’éclatement de la pandémie de coronavirus, souligne CNS. Alors que l’ex-président Donald Trump y a fait fréquemment référence en rappelant son origine chinoise ou en l’affublant du sobriquet «kung flu» (jeu de mots combinant l’art martial chinois kung fu et ‘flu’ le mot anglais pour ‘grippe’). «Nous devons être vigilants envers les paroles qui inspirent les actes de haine, a ainsi relevé Mgr Cupich, le 18 mars. Cette responsabilité est encore plus grande venant de nos élus». (cath.ch/cns/rz)