Le pape François  (Photo: Flickr/Mazur/catholicnews/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Le pape François retient le pardon d'une mère et les ruines

Le pardon d’une mère de Qaraqosh, et les édifices religieux en ruine de Mossoul: le pape est revenu sur les épisodes qui l’ont particulièrement marqué lors de son déplacement en Irak. S’exprimant lors de la conférence du vol de retour le 8 mars 2021, il s’est aussi indigné de la reprise des violences par Daech.

« Qu’ai-je rencontré en Irak, à Qaraqosh ? » Interrogé par les journalistes du vol retour pour Rome sur ses impressions lors de son périple en Irak, le pontife s’est confié sur les rencontres et souvenirs forts que lui a laissé ce déplacement historique. 

Les ruines des églises

« Je n’imaginais pas les ruines de Mossoul, vraiment », a reconnu le chef de l’Église catholique. Il s’est souvenu de l’arrêt qu’il a effectué devant une église détruite, et a confié n’avoir « pas de mots » pour décrire ce qu’il a observé. Il a fait remarquer qu’il ne s’agissait pas d’un cas isolé et qu’il y en avait plusieurs autres en ruine, ainsi qu’une mosquée. 

« Qui vend des armes à ces destructeurs ? », a demandé le pontife, déclarant qu’ils ne les fabriquent pas eux-mêmes. « Je demanderais au moins à ceux qui vendent les armes d’avoir la sincérité de le dire : «nous vendons les armes». Ils ne le disent pas. C’est moche. »

« Notre cruauté humaine est incroyable », s’est indigné le pape François. « Je ne veux pas dire le mot, mais ça recommence: regardons en Afrique ! », a-t-il indiqué, soulignant que même le soi-disant État islamique recommence à agir et que c’est une très mauvaise chose.

Un témoignage de pardon

À Qaraqosh, ce qui a le plus touché l’évêque de Rome est le témoignage d’une mère qui avait perdu son fils, lors de l’entrée de Daech dans la ville en 2014. Il a dit avoir été ému : « elle a dit un seul mot : «pardon». Une mère qui dit : «je pardonne, je demande pardon pour eux !» ». 

Cette rencontre lui a rappelé celles de femmes, des mères et des épouses, lors de son voyage en Colombie en 2017. Elles lui avaient raconté l’assassinat de leurs enfants et de leurs maris, et, elles aussi, donnaient leur pardon.

« Ce mot [le pardon, nldr], nous l’avons perdu », a déploré le pape François. « Nous savons insulter sans limites, et moi le premier ». « Mais pardonner…  pardonner à nos ennemis, c’est l’Évangile pur. C’est ce qui m’a le plus frappé à Qaraqosh ». (cath.ch/imedia/cd/mp)

Le pape François
9 mars 2021 | 10:59
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 2  min.
Mossoul (57), Pape en Irak (70), pardon (63), Qaraqosh (15)
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