Suisse: Déclaration de la Conférence des évêques

APIC – document

suisses sur la situation dans le diocèse de Coire

Berne, 5décembre (APIC) Lors de la Conférence de presse de la Conférence

des évêques suisses, jeudi 5 décembre à Berne, Mgr Kurt Koch a lu en allemand la déclaration suivante. L’agence de presse APIC en a assuré la transcription et la traduction, aucun texte écrit n’ayant été distribué à la

presse. Le texte allemand fait foi.

«Les évêques suisses très soucieux et conscients de leur responsabilité ont

discuté de la difficile situtation dans le diocèse de Coire qui touche

l’ensemble de l’Eglise catholique en Suisse. Le problème est apparu une

nouvelle fois dans toute sa clarté avec l’interview donnée par l’évêque auxiliaire, Mgr Paul Vollmar, un des collaborateurs les plus proches de

l’évêque diocésain, Mgr Wolfgang Haas.

Les évêques partagent le diagnostic d’une situation objectivement presque sans issue, comme l’évêque auxiliaire Vollmar l’a présentée. Ils constatent dans le diocèse de Coire surtout un grave manque de confiance. Une

confiance qui doit être le fondement de toutes les tâches de l’autorité ecclésiale. C’est pourquoi les évêques sont parvenus à la conviction que la

tentative de solution actuelle avec la nomination de deux evêques auxiliaires chargés de trouver la réconciliation et la paix dans le diocèse de Coire ne peut pas atteindre son but.

Les évêques reconnaissent avec gratitude que les deux auxiliaires se

sont efforcés inlassablement de remplir la mission que le pape leur avait

confiée. Mais avec eux, les évêques doivent malheureusement constater que

leur mission ne peut pas être accomplie. Les évêques suisses sont conscients que même après une démission de l’évêque diocésain tous les problèmes ne seraient (seront?) pas résolus. Ces problèmes existaient déjà avant

la nomination de l’évêque Haas et persisteraient même après un changement

d’évêque.

Malgré cela, les évêques sont persuadés que des pas courageux sont nécessaires pour trouver des voies d’avenir et qu’un rétablissement de la

confiance n’est pas possible sans des changements de personnes.

Les évêques souffrent avec les croyants, les agents pastoraux et les

prêtres de la perte de crédibilité de l’Eglise que provoquerait une situation non-résolue dans le diocèse de Coire. Les évêques prennent leurs responsabilité et s’engagent pour une bonne solution dans le cadre de leurs

compétences et de leurs possibilités.»

5 December 1996 | 00:00
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CEI: Directives romaines aux responsables de l’Eglise (190892)

APIC-Document

catholique en Russie et dans les autres pays de l’ex-URSS

Non au prosélytisme

Rome, 19août(APIC) «Prosélytisme», «braconnage», «structures parallèles»:

ce sont quelques unes des accusations de responsables orthodoxes contre

l’Eglise catholique et le Saint-Siège en particulier, suite à diverses initiatives catholiques prises dans le cadre de la «nouvelle évangélisation de

l’Europe». Le climat oecuménique s’en est trouvé gravement altéré, au point

que plusieurs Eglises orthodoxes, notamment le Patriarcat de Moscou, a refusé d’envoyer des délégués au synode sur l’Europe fin 1991. Un sommet catholique-orthodoxe s’est tenu en mars dernier à Genève, permettant de dissiper certains malentendus. Suite à ce sommet, le Saint-Siège a élaboré un

document qui proscrit sévèrement tout prosélytisme.

La note, datée du 1er juin, est intitulée «Principes généraux et normes

pratiques pour coordonner l’évangélisation et l’engagement oecuménique de

l’Eglise catholique en Russie et dans les autres pays de la CEI». Elle est

publiée par la Commission «Pro Russia», créée dans le cadre de la secrétairerie d’Etat et qui compte quatre membres: Mgr Jean-Louis Tauran et Mgr

Giovanni Battista Re, les deux principaux collaborateurs du cardinal Sodano

à la secrétairerie d’Etat, Mgr Miroslav Marusyn et le Père Pierre Duprey,

secrétaires respectivement de la Congrégation pour les Eglises orientales

et du Conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Le document est destiné aux évêques et administrateurs apostoliques catholiques nommés dans les territoires de l’ex-URSS. Il a ensuite été transmis aux épiscopats du monde entier, aux supérieurs majeurs des instituts

religieux et aux mouvements de laïcs reconnus au niveau international. Les

patriarches et les chefs de diverses Eglises orientales en ont aussi reçu

copie comme preuve de loyauté de la part de l’Eglise catholique, dans le

respect d’un sain oecuménique.

Aucune concurrence avec l’Eglise orthodoxe

Du côté orthodoxe, on avait particulièrement mal accueilli la reconnaissance des diocèses uniates (10 évêques) et la création de nouveaux diocèses

de rite latin sur le territoire de l’ex-URSS, avec la nomination ou la reconnaissance d’une douzaine d’évêques: 5 en Ukraine, 2 en Lettonie, 2 en

Biélorussie, ainsi que 2 administrateurs apostoliques en Russie et 1 au Kazakhstan. Parmi les huit principes généraux énoncés dans le document, l’un

porte sur la nécessité d’une nouvelle évangélisation des communautés catholiques dans les territoires de l’ex-URSS, «après 70 ans d’athéisme officiel», qui a motivé la prompte réorganisation de la hiérarchie locale, explique le document, en affirmant «le droit et le devoir de pourvoir aux besoins spirituels des catholiques». Cela suppose, souligne-t-il, une réorganisation de la hiérarchie et un clergé suffisamment nombreux.

Les nouvelles structures apostoliques qui se mettent en place ne «visent

absolument pas à faire entrer l’Eglise catholique en concurrence avec

l’Eglise orthodoxe russe ou avec les autres confessions chrétiennes. Ce

qu’on appelle prosélytisme – c’est-à-dire toute pression sur la conscience

– sous quelque forme ou par quelque personne qu’il soit pratiqué, est totalement différent de l’apostolat et n’est nullement la méthode dont s’inspirent les pasteurs de l’Eglise catholique «. L’activité apostolique dans les

territoires de la CEI et de l’Europe orientale exige des catholiques «tant

la fidélité à leur mission qu’une vraie sollicitude pour leurs frères orthodoxes, dans le respect de leur foi, afin de préparer avec eux l’unité

ecclésiale voulue par le Christ».

Promouvoir l’unité: une priorité pastorale

Si l’Eglise est missionnaire, l’engagement de promouvoir l’unité s’inscrit dans cette mission, et il doit être pour les institutions de l’Eglise

catholique dans les territoires de la CEI. «l’une des priorités pastorales». «En effet, enchaîne la note, la voie à suivre pour réaliser l’unité

des chrétiens n’est nullement le prosélytisme, mais le dialogue entre disciples du Christ, dialogue nourri par la prière et réalisé dans la charité,

afin de rétablir entre l’Eglise byzantine et l’Eglise de Rome la pleine

communion qui existait au premier millénaire. Ce dialogue doit s’établir

aussi bien au niveau local qu’au niveau régional et universel, et il a pour

but de favoriser une confiance réciproque, de manière que tous les chrétiens de diverses confessions puissent collaborer dans certaines activités

apostoliques, sociales et culturelles.

«Se reconnaissant membres d’Eglises qui conservent en grande partie un

patrimoine commun sacramental, liturgique, spirituel et théologique, catholiques et orthodoxes peuvent rendre un témoignage commun au Christ, face au

monde qui aspire lui-même à son unité. Le patrimoine commun est tel qu’il

favorise l’action commune, dans le respect des traditions propres».

Apostolat n’est pas prosélytisme.

Il est «certain», affirme le document, que l’activité de l’Eglise catholique dans les territoires de la CEI «devra s’exercer selon des modalités

substantiellement différentes de celles de la mission ’ad gentes’».

Rappelant les conditions spéciales dans lesquelles sont nées et se sont

développées les Eglises d’Orient, le texte précise: «l’Eglise catholique de

rite latin dans ces territoires doit donc avoir en haute estime les traditions orientales qui les ont profondément marqués, et en particulier celles

de l’Eglise orthodoxe. Sortie, elle aussi, d’une longue période de persécution, de difficultés et de conditionnements de tous genres, l’Eglise orthodoxe se trouve affrontée aujourd’hui à la lourde tâche de la nouvelle évangélisation de populations traditionnellement orthodoxes, mais qui ont été

éduquées et ont grandi dans l’athéisme».

«Dans le dialogue fraternel avec les évêques locaux de l’Eglise orthodoxe et en total respect pour la confession religieuse des citoyens, les pasteurs de l’Eglise latine veilleront donc à promouvoir la collaboration avec

l’Eglise orthodoxe dans tous les secteurs où elle est possible, afin que

resplendisse aux yeux de tous l’unité dans la charité qui doit régner entre

les deux Eglises, et qui est la prélude à la pleine communion ecclésiale».

Le document rappelle aussi aux Eglises orientales unies à Rome, en particulier à l’Eglise catholique de rite byzantin ukrainien, que Vatican II

leur a assigné la charge de promouvoir l’unité de tous les chrétiens, notamment orientaux, y compris «par une meilleure connaissance mutuelle, par

la collaboration et l’estime fraternelle des choses et des hommes».

Le document en vient alors aux tensions auxquelles a donné lieu la réorganisation de l’Eglise catholique dans les pays de la CEI, spécialement en

Ukraine, à propos de l’assignation des lieux de culte. On ne peut appeler

«prosélytisme», relève-t-il, le fait que des communautés entières, obligées

hier de se déclarer orthodoxes, aient, une fois la liberté retrouvée, manifesté leur appartenance à l’Eglise «gréco-catholique». Après avoir évoqué

«le pénible incident de parcours» qu’ont constitué les controverses à propos des lieux de culte, le document rappelle que le Saint-Siège, en accord

avec le patriarcat de Moscou, avait cherché à la prévenir en établissant,

en janvier 1990, des lignes directrices qui auraient dû assurer une répartition sereine. Si «cette bonne intention n’a pas eu le succès escompté»,

c’est «en raison de la situation locale héritée du passé récent. Mais on ne

peut faire retomber sur une seule des parties la responsabilité de l’échec

du travail entrepris». Et si des situations de malaise subsistent, seul le

dialogue permettra de les résoudre.

Restaurer la confiance

A la lumière des principes généraux sont énoncées dans une seconde partie autant de directives pratiques. Elles sont soumises aux pasteurs de

l’Eglise catholique sur place, afin de «dissiper les craintes qui se sont

fait jour dans l’Eglise orthodoxe et rétablir la confiance réciproque».

Les pasteurs «s’efforceront de promouvoir une saine formation oecuménique de tous les agents de la pastorale»; ils «favoriseront de toutes les

manières possibles la bonne entente avec les autorités locales de l’Eglise

orthodoxe, sachant comprendre les difficultés que traverse cette dernière,

afin de contribuer à créer un climat de confiance et de sereine collaboration. Même s’il y a eu des motifs d’opposition dans le passé, ils rappeleront à leurs fidèles que seule la conversion du coeur, en pardonnant sincèrement à ceux qui les ont offensés, leur permet de s’appeler vraiment disciples du Christ».

Transparence

La deuxième directive rappelle que les évêques, «qui sont les responsables et garants de toutes les initiatives pastorales promues pour favoriser

la vie religieuse des communautés catholiques», sont tenus de «veiller à ce

qu’aucune activité entreprise dans le cadre de leur circonscription ecclésiastique ne risque d’être interprétée comme une «structure parallèle

d’évangélisation». Il s’agit d’éviter aussi bien un faux oecuménisme qu’un

«zèle immodéré». En conséquence, les prêtres, religieux et laïcs qui désirent exercer un ministère apostolique dans les pays de la CEI doivent agir

«en étroite collaboration avec les Ordinaires des lieux et sous leur dépendance, en s’abstenant de toute initiative qui n’ait pas été préalablement

approuvée par ces Ordinaires et en respectant scrupuleusement les directives qu’ils ont fixées».

Toujours dans le but de favoriser des relations harmonieuses avec

l’Eglise orthodoxe et pour donner une preuve de la transparence qui doit

exister dans toutes les initiatives pastorales de l’Eglise catholique, les

pasteurs «informeront les Ordinaires de l’Eglise orthodoxe de toutes les

initiatives pastorales importantes, notamment ce qui concerne la création

de nouvelles paroisses pour répondre aux exigences des communautés catholiques existant en un lieu».

Le Saint-Siège est «certain que les évêques orthodoxes, qui partagent

les mêmes soucis d’évangélisation à l’égard de leurs fidèles, seront heureux de favoriser l’assistance sprituelle des communautés catholiques existant sur le territoire de leurs diocèses, entre autre par la restitution

des églises aux communautés catholiques orientales ou latines, là où celles-ci en sont encore privées». Cependant, en cas de divergence sur l’opportunité d’une initiative pastorale qu’un ordinaire catholique «estime necessaire pour le bien spirituel d’un groupe, même limité, de fidèles catholiques», il pourra une fois épuisés tous les moyens de dialogue, «agir selon sa conscience, car c’est lui qui est responsable, devant Dieu, de la

vie spirituelle de tous et de chacun des membres de l’Eglise catholique».

Pour les questions les plus graves et cela vaut également pour les autres

directives, l’évêque ou l’administrateur apostolique «aura soin de consulter le représentant pontifical et les dicastères compétents de la curie romaine»

Collaboration

Le document n’hésite pas à plaider en faveur de la collaboration: «Dans

la mesure où les circonstances le permettront, les pasteurs de l’Eglise

catholique, animés par le zèle missionnaire et soucieux de l’évangélisation

de millions de personnes qui ne connaissent pas encore le Christ, s’emploieront à collaborer avec les évêques orthodoxes pour développer les initiatives pastorales de l’Eglise orthodoxes, heureux de pouvoir ainsi contribuer à la formation de bons chrétiens.

Une autre forme de collaboration concerne les lieux de culte. La huitième directive précise: «les lieux de culte, nécessaire à la vie liturgique

et ecclésiale des communautés chrétiennes, doivent répondre à leurs exigences, telles qu’elles découlent du droit personnel d’accomplir individuellement ou en groupe les actes religieux de sa propre foi. Ces exigences découlent de la situation locale: importance de la communauté, possibilités

matérielles, assistance pastorale. La priorité pour la répartition des édifices du culte déjà existants dépend de la proportion tant numérique que

sociale et historique des fidèles qui résident en un lieu déterminé. S’il

s’agit de construire un nouvel édifice, on aura soin d’en peser la nécessité avant de solliciter le nécessaire accord de l’évêque diocésain. Il sera

parfois préférable d’organiser l’usage commun d’un même édifice du culte,

après accord entre les communautés catholiques et orthodoxes, ou une autre

confession chrétienne, à soumettre à l’approbation des supérieurs respectifs». (apic/cip/ak)

19 August 1992 | 00:00
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